The Feelies – Crazy Rhythms

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Pour compléter ma chronique de “The Good Earth”, j’ai déterré un vieux texte que j’avais écrit il y a deux ans sur Indiepoprock.net, à propos du premier album des http://midequalitygroup.co.uk/events/2021-06-29 Feelies, “Crazy Rhythms”. Il est tard, je suis fatigué, la journée a été dure, je vous le livre le papier en tant que tel.

On a longtemps été obsédé par le morceau Loveless Love de http://thisisthewilderness.com/portfolio/leaves-of-grass/ The Feelies, quatuor d’Hoboken au look de nerds, dont premier album, “Crazy Rhythms”, est sorti en 1980. Dans ce titre quasi parfait, on entend un duo de guitares évoquant les meilleures heures de Television,  ainsi qu’une rythmique urgente et omniprésente. Un genre qui nous emporte dans une ambiance évoquant un pan entier du rock indépendant (Yo La Tengo, Galaxy 500, Pixies).

Vingt-huit ans après sa sortie, “Crazy Rhythms” n’a pris aucune ride et chaque écoute s’accompagne toujours d’une claque gigantesque. Le caractère inusable de The Feelies peut s’expliquer par plusieurs effets de style qui ont su faire mouche : la voix détachée de Glenn Mercer évoquant une sorte de mélange entre Lou Reed, Jonathan Richman et David Byrne, deux guitares électriques, option ligne claire, se battant en duel, et une énorme rythmique enrichie de multiple percussions (congas, maracas, …). The Boy With The Perpetual Nervousness, placé en ouverture du disque, en est l’exemple le plus probant, et se révèle être la première pépite de cet album qui en compte encore beaucoup d’autres.

Outre le “Verlainien” Loveless Love, Crazy Rhythms est l’autre morceau de bravoure de ce disque. Construit sur deux accords évoquant le Velvet Underground, ce titre laisse vite place à un gigantesque break constitué de rythmiques répétitives et hypnotiques, avant que des guitares élastiques ne viennent reprendre le dessus. Un peu plus punk, l’euphorisant Fa Cé-La se révèle un morceau plein d’énergie à revendre, dont il est bien difficile de résister. Enfin le disque est constitué de deux reprises Everybody’s Got Something To Hide (Except Me And My Monkey) des Beatles, et le gigantesque Paint It Black dont la puissance de l’interprétation, teintée d’accents Morriconiens discrets, réussit parfois à dépasser la noirceur de celle des Stones.

C’est sur les quelques notes réverbérées de cette dernière cover que vient se clore le premier album de The Feelies, nous laissant sur le derrière, à bout de souffle. Le groupe continuera sa carrière exemplaire sur quelques albums, avant de se séparer, mais ils ne retrouveront jamais la puissance de ce “Crazy Rhythms”. Aux dernières nouvelles, ce chef d’œuvre n’a toujours pas été réédité … (ndlr : en fait si, mais ce n’était pas le cas quand j’ai écrit la chronique)

Article publié sur le site Indiepoprock.net

Par Mathieu

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6 thoughts on “The Feelies – Crazy Rhythms

  1. Suite à la lecture de ton papier sur “The Good Earth” – The Feelies, j’ai viens également de lire celui-ci sur leur premier album et sommet de Post-punk tendance indie pop, “Crazy Rhythms” !

    Tu as raison, il n’a pris aucune ride, malgré ses + de 30 ans maintenant. Sur ce disque, la tension est palpable à chaque instant, du début à la fin. Les rythmes et tempo alternent cavalcades épiques, montées chevaleresques et passages plus calmes. Les guitares épileptiques et ultra-virtuoses de G.Mercer et B.Million s’affrontent, se cherchent et enlacent à merveille voix et mélodies.

    J’ai toujours pensé que The Feelies était un groupe méconnu, oubliés de la Story rock et à la discographie exemplaire……..parfaite même !! Le St Graal de la Pop indé !!!!!

    1. Il l’était pendant quelques temps (d’ailleurs quand j’avais écris ce texte, leurs premiers albums n’étaient pas encore réédité, et j’avais cramé pas mal d’euros pour me fournir une version CD de Crazy Rythms). Depuis les rééditions, The Feelies ont gagné en auditeurs. Ceci dit, j’ai quelques vieux numéros des Inrocks (quand ils étaient en noir et blanc) qui en parlait très bien …

  2. Si un jour tu as l’idée de les scanner (tes vieux n° noir & blanc des Inrock), je suis preneur pour une copie jpg ou pdf ou……Bref !!
    J’ai commencé à vraiment lire les Inrocks mi-90′ donc pas à leurs débuts.
    J’ai le souvenir d’un animateur, alors que j’étais en colo vers l’age de 13 ans, qui les lisait et m’en parlait car je commençais à écouter les Béru, Noir Dez’, etc….Je me souviens toujours de la couv’ : Iggy Pop. J’avais lu le mag’, sans tout comprendre à l’époque et sans savoir l’enjeu que ça représentait. Ce mono étais fan d’indie rock et rêvait d’écrire un livre sur l’Iguane I.Pop.

    A + +

    1. Je n’ai plus de scanner, mais je me demande si ça ne se trouve pas dans certains recoins d’internet …

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