Lou Barlow – Goodnight Unknown

Mes parents n’avaient pas une grande collection de disques, mais à l’époque de mon adolescence bercée par de nombreux groupes de hard-rock ils ont su rapidement m’orienter vers l’émission de Hilchenbach Bernard Lurasidone over the counter cvs Lenoir.  Chaque soir je découvrais alors une poignée de groupes qui forgèrent ma culture musicale, il y eu bien sûr les Pixies, Sonic Youth et aussi Sebadoh. Je m’en souviens encore, pour la sortie de “Bakesale” Lenoir avait passé License To Confuse, que j’enregistrais sur une cassette qui tourna longtemps sur mon poste. Depuis je garde une certaine sympathie pour tout ce qu’a réalisé Lou Barlow, malgré les divers hauts et bas de sa carrière. Si l’on fait abstraction des nombreux disques que Lou Barlow a enregistré à la maison sous le nom de Sentridoh, contenant des titres capturés à l’arrache mais qui peuvent se révéler touchant si l’on daigne se plonger dedans, “Goodnight Unknown” est son second album solo sorti sur le label Merge Record, faisant suite au folk tranquille d’”Emoh”.

Dans son livre “Our Band Can Be Your Live”, Michael Azerad m’a éclairé sur l’affreux manque d’estime de soi dont souffrait Lou Barlow au démarrage de Dinosaur Jr. Une confiance qui semble avoir remonté grâce au contact de certains musiciens comme Jason Loewenstein ou encore John Davis. En solo, Lou Barlow a trouvé avec Imaan Wasif un certain soutien lui permettant de réaliser de très beaux titres en acoustique. On retrouve le jeu de guitare de Barlow, basé sur une rythmique syncopée reconnaissable immédiatement, Wasif apportant lui un supplément de mélodie plutôt captivant sur les superbes Too Much Freedom, The One I Call, ou encore Take Advantage. Voilà de très jolies compositions folk, gorgées de petit détails mélodiques permettant à Lou Barlow de poser une très belle voix touchante, toujours à fleur de peau.

La présence de Dale Crover et Murph, batteurs des Melvins et Dinosaur Jr, nous rappelle que Lou Barlow souhaite encore faire du rock 90’s, pour preuve l’efficace Sharing placé en ouverture, qui rappelle effectivement les compositions de Sebadoh, sans toutefois retrouver de cette puissance abrasive que l’on pouvait entendre sur “Bubble & Scrape” ou “Bakesale”. Un peu plus balourd Goodnight Unknown ne réussit pas à autant éblouir dans cette veine électrique, tandis que The Right tente un retour vers The Folk Implosion, et retrouve une part du groove de l’excellent Free To Go issu de “One Part Lullaby” qui battait Beck à son propre jeu. Et c’est finalement dans un registre acoustique, s’assumant comme un songwriter plus classique, que Lou Barlow emporte tous les suffrages. I’m Thinking est tout simplement l’un des plus beau morceau écrit par Barlow (visiblement il a joué de tous les instruments dessus), simple, fragile, ce titre folk est assez personnel, presque bouleversant et indéniablement le petit chef d’œuvre de “Goodnight Unknown”.

Lou Barlow réalise en marge de Dinosaur Jr un très bon disque un peu folk, un peu rock 90’s, toujours émouvant malgré quelques lourdeurs sur 2 ou 3 titres. Il ne reste plus qu’à espérer un passage en live du côté de Paris, ce qui n’est pas forcément gagné d’avance … En attendant je vous ai mis la vidéo de Too Much Freedom, où Lisa Germano vient poser sa voix. Sublime !

Par Mathieu

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5 thoughts on “Lou Barlow – Goodnight Unknown

  1. Je remarque que nous avons eu la même lecture dernièrement. Quant à ce disque de Barlow, je serai moins enthousiaste que vous. C’est un bon album mais on est loin des fulgurances géniales de Sebadoh. Tu mets le doigt là où ça fait mal justement, ça sonne 90’s, trop 90’s à mon goût.

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