Retrouvailles

Pour ce premier vendredi du mois, j’ai le plaisir d’inaugurer la participation where to buy priligy Random Songs à la belle aventure des vases communicants. Je reçois à cette occasion how can i purchase accutane Starsky, tout droit venu de Starsky. Vous trouverez ma contribution chez lui.

Les innombrables groupes croisés entre 1991 et 1998, entre 18 et 25 ans, occupent des places très différentes. Non pas comme bornes dans une histoire collective qui représenterait le « contexte » de leur apparition, l’espace possible de leurs créations, mais comme objets personnels. Les disques de cette époque sont à la fois des souvenirs figés, transportant avec eux des moments et des personnes qui sans eux seraient hors de portée, et des choses en mouvement qui se transforment encore au gré de mes propres changements. Dans cet espace, il y a ceux dont on n’a jamais vraiment voulu entendre parler (dans mon cas presque tout ce qui venait d’Angleterre), ceux qui ont fait révélation (la connexion New York – Glasgow – Olympia), ceux qui étaient incontournables ( Sonic Youth, Dinosaur Jr, Nirvana, Sebadoh, Pavement), les rivières d’influence un peu plus souterraines (notamment celles qui passent à Louisville), les ancêtres (Neil, Iggy, Richard), les sauvages (Jon, Christina, Neil, Julia, mais aussi Daniel), beaucoup beaucoup d’autres.

Et il y avait Trumans Water. À part. Contrairement à presque tous les autres, je ne sais pas par exemple comment je les ai découverts. Pourquoi j’ai acheté leurs premiers albums. Je dis ‘je’, mais je devrais dire nous. Trumans Water, ça n’est pas seulement l’histoire de deux frères qui jouent de la musique, c’est aussi l’histoire de deux frères qui en écoutent (et en font d’ailleurs un peu, mais bon). Dans une des chambres du bas, autour de l’Atari, jour après jour, les disques que je présentais au plus vieux de mes petits frères ont constitué un fonds commun. Écoutés avec passion, ou sans y penser. Et c’est peut-être bien lui qui a acheté “Of Thick Tum” le premier. Il y avait aussi sûrement Christian et Christophe dans le coup. Phonodisc, Gasoline. Et Laurence, puis Michel. Sans doute Pierre et Delphine. Et Hyacinthe. On ne grandit jamais seuls. Il y avait aussi ceux qui n’aimaient pas, qui ne s’y intéressaient pas. Mais nous on aimait. Beaucoup. Sans faire de Trumans un groupe phare, un emblème. En laissant simplement leur musique faire des empreintes en dessous de la peau. Des plis qui donnaient forme à ce que nous devenions.

Et puis d’autres lieux, d’autres gens, d’autres musiques. Trumans dans un coin, jamais oubliés, mais peu écoutés. Jusqu’à ce que sorte “O Zeta Zunis”, 12 ans après cette période intense. Le plaisir sincère à son écoute. Chacun de ses morceaux est un vêtement familier, fait pour moi, même si je sais que c’est en partie l’inverse : mon corps est aussi fait de cette musique. Je la retrouve. Je la parcours comme une ville que j’aime, mesurant les grandes et les petites transformations qu’elle et moi avons vécues. Qu’elles ne nous séparent pas, mais semblent au contraire nous rapprocher, est un petit miracle. Et il suffit d’écouter quelques mesures de cette musique pour comprendre qu’il n’y a pas de confort dans cet attachement. Il y a beaucoup d’autres choses, mais pas de confort.

Trumans Water est venu jouer en France la semaine dernière. Mon frère et moi y sommes allés ensemble. Lui à Toulouse, lundi. Moi à Paris, jeudi.

( ♫ ) Trumans Water – Greased Water

Par Starsky

7 thoughts on “Retrouvailles

  1. @Starsky : Que de souvenirs également de mon côté. Il y a encore tant de disques que j’aime juste parce que je les ai découvert avec mon frère.

    Nice shot pour Trumans Water, groupe qu’il faut définitivement que je réécoute plus souvent.

    Bon je vais allez voir Mathieu chez toi maintenant 🙂

    1. Moi de même, content de ce premier échange (et comme on est presque voisin 9-2 Reprezent !! :)))

  2. Hello et excellente idée que cette échange de blog, le temps d’un post !

    “..Les innombrables groupes croisés entre 1991 et 1998, entre 18 et 25 ans, occupent des places très différentes…” Et même très importantes ! Sonic Youth, Dinosaur Jr, Nirvana, Sebadoh, Pavement = YES !!!! C’est exactement mon adolescence (qui a duré longtemps et qui dure encore un peu). Je rajouterai le trinité shoegaze : Slowdive, Ride, My Bloody Valentine.
    MAIS les Trumans Water, honte à moi (enfer et damnaton), je ne connais pas !!!

    A + +

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