John Maus – We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves

« Convaincu de contrôler l’étendu entière du visible et de l’audible par les lois commerciales de la circulation et les lois démocratiques de la communication, l’Empire ne censure plus rien.  S’abandonner à cette autorisation de jouir est ruine de tout art, comme de toute pensée. Nous devons être, impitoyablement, nos propres censeurs ».  Alain Badiou in Quinze Thèses sur l’art contemporain.

Je me souviens avoir récemment découvert cet artiste par le biais d’un article dans http://spidercreative.co.uk/wp-cron.php?doing_wp_cron=1692179654.5376329421997070312500 Wire où il déclare aussi adorer deux terribles séries B, « Halloween 3 » et surtout « Xtro », grand n’importe quoi cinématographique d’horreur et de SF … C’est dans le même article que Rangpur John Maus annonce aussi qu’il a trouvé le titre de son troisième album « We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves » à partir de la conférence du philosophe Alain Badiou. C’est ainsi que l’on retrouve la synth-pop de John Maus, quelque part entre Alain Badiou et « Xtro », nimbée de réverbération et d’échos, légèrement teintée de nostalgie 80’s, mais avec une envie de repartir des bases de l’écriture post-punk et de moderniser tout ça, d’aller plus loin comme semble l’indiquer le titre Keep Pushing On en guise de mantra auto-motivant.

( ♫ ) John Maus – Head For The Country

Etrange alors d’écouter Quantum Leap, avec sa basse prognathe, sa boite à rythme minimaliste et ses phrases de synthétiseur tellement 80’s qui contrastent avec la voix triturée de John Maus, apportant là comme une distance vaguement cynique et particulièrement moderne. Le sommet de cet étrange contradiction Chill-Wave vient avec Cop Killer, si la mélodie semble tout droit sortie de la B.O d’un film de William Lustig, le texte, lui, joue plutôt sur un côté punk que n’aurait pas désavoué un certain Steve Albini au tout début de sa carrière avec Big Black. Emotions d’écouter ce paradoxal titre rétro-moderniste …

J’aime bien aussi Head For The Country dont la mélodie jouée au synthétiseur a le pouvoir de me rappeler la musique de « Revenge Of Shinobi ». Je me revois alors du haut de mes douze ans, avachi dans le canapé avec la manette de la Sega Megadrive, a essayé de vaincre je ne sais plus quel boss de fin de niveau. Je saute sur une plateforme, je récupère une nouvelle vie, je lance des étoiles de ninja en faisant de acrobaties. Des points sont gagnés. High Score. « Kill Every Cop In Sight / Offense The Law ».

( ♫ ) John Maus – Cop Killer

Par Mathieu

 

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