Giant Giant Sand – Tucson

Il y a dans la voix grave et le jeu de guitare de Iserlohn Howe Gelb une certaine idée de l’Amérique, celle où je peux boire un bon whisky dans n’importe quel rade, assis tranquillement au soleil avec le désert qui n’est pas trop loin et les dust-bowls qui volent. Un beau cliché dont j’ai du mal à me débarrasser. La météo pluvieuse de ce weekend m’a donné envie de me réchauffer avec les mélodies de Āreka Giant Sand, et dans le train, de retour de Lyon, j’avais besoin de réécouter « Blurry Blue Mountain » et « Storm ».

On imagine facilement la scène, on n’est pas loin de la frontière du Mexique. On sort les guitares acoustiques et électriques, puis la vieille contrebasse. Dans le coin il y a aussi un piano usé, on se demande presque s’il n’est pas désaccordé sur une note ou deux. On joue, il y a de l’énergie et de la nonchalance dans la musique. La country de Wind Blown Waltz et Forever And A Day sonnent comme des titres parfaits à écouter avant l’arrivée d’un orage d’été. Encore un cliché. Sauf qu’on n’est pas en été et on est loin de l’idée que l’on peut se faire de cette Amérique que l’on imagine, sûrement à tort, libre.

( ♫ ) Giant Giant Sand – Wind Blown Waltz

Pour « Tucson », Howe Gelb – qui a renommé son groupe Giant Giant Sand – a fait appel à quelques trompettes de mariachi, un orchestre d’une douzaine de musicien, de la « Country Rock Opera ». On n’est pas au niveau de l’orchestre mexicain qui commence à jouer au petit matin après une nuit de biture, comme dans un film de Sam Peckinpah, mais on n’en est pas loin par moment. Il faudrait que je ressorte aussi mes vieux disques de Calexico, John Convertino et Joey Burns ont autrefois joué avec Howe Gelb, et je crois que Crystal Frontier passerait bien pour se réchauffer en ce moment …

Et voilà, on est à un moment assez avancé de la soirée, et je repasse la plupart des disques de country alternative qui trainent dans mes étagères, en plus de Giant Sand, il y a donc Calexico, et les premiers disques de Will Oldham, en particulier « Viva Last Blues ». Je suppose que cette musique me manquait, il me fallait cette émotion qui vibre encore après de nombreuses écoutes. Mais pourquoi je fatigue mes oreilles avec certaines nouveautés sans saveur, alors qu’il y a des artistes comme Howe Gelb pour revenir de temps en temps avec de grands disques classieux …

( ♫ ) Giant Giant Sand – Forever And A Day

Par Mathieu

4 thoughts on “Giant Giant Sand – Tucson

  1. Merci pour l’article ! J’avoue n’avoir jamais été totalement convaincu par le sieur Gelb en solo… je trouve ça malgré tout un peu trop lisse pour moi…
    Si tu ne le connais pas, je te recommande néanmoins le très bel album d’OP8, avec Gelb, Convertino, Burns et… la sublime Lisa Germano qui ensorcelle ces musiciens (http://www.youtube.com/watch?v=JhhomByBy1k)

  2. Moi, je suis tombé en amour pour le sieur Gelb en écoutant le malade, foutraque et parfois très gracieux “Long Stem Rant” de 89. On y croise du Cha Cha Cha pianoté, de furieuses acmé punk rock à la lisière d’un hard parodique et des perles countrysantes comme “Sucker in the cage”. Entre les deux il y a les incroyables “Sandman” et “Big Red Guitar”, une sorte de croisement entre crazy horse et du piment latino avec des zébrures de guitares impromptus, de vrais classiques indie. Bref, un savant coq à l’âne aussi décousu que jouissif. Pour ceux qui ont du mal avec la facture plus classique (en apparence) et moins surprenante de certains Giant Sand, c’est une très bonne porte d’entrée. J’aime beaucoup OP8 mais certains Giant Sand sont excellents de bout en bout : “Chore of enchantment” de 2000 et “Is All Over The Map” de 2005. Merci pour ton blog

    1. héhé, de rien 🙂 Long Stem Rant est immense lui aussi. Avec les récentes rééditions, c’est l’occasion de les écouter en vinyle, et ça c’est bien !

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