Pop. 1280

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L’obscurité se propage un peu partout dans la ville. Elle ne ressemble plus qu’à un immense cimetière, une forme sépulcrale en provenance de temps suffisamment anciens est venue pour ranimer quelques vieilles forces surnaturelles restées cachées depuis déjà fort longtemps. Je me blottis dans mon poncho tout en réalisant la chance que j’ai eu en restant vivant après ce gigantesque carnage cosmique. Je retrouve une vieille guitare au milieu des décombres. J’essaie de jouer quelques accords mais seul un bruit terrifiant finit par sortir de l’instrument. L’acouphène qui strie mes tympans depuis un moment déjà est en train de redoubler de puissance et j’hallucine déjà devant un immense mandala qui semble se déployer devant moi, dans un espace non-Euclidien. Mes tempes sont en feu. Ma gorge est sèche. Mes yeux pleurent. Je ne sais pas ce que je tiens mais il est plutôt chargé ce vin argentin.

Et puis le monde s’est arrêté. Je me suis réveillé au milieu de la rue. C’est le petit matin, le soleil se lève doucement. Les gens courent pour se rendre au travail. On me bouscule sans trop faire attention à moi. Les cadres stressés ont des visages grotesques, vaguement brûlés, presque écorchés vifs. J’ignore les messages subliminaux qui m’impose un mode de pensée basé sur l’obéissance et la consommation. Des basses profondes sont en train de massivement détruire ce qu’il reste de mes tympans. Je me perds dans un ensemble de dédales toutes plus concentriques les unes des autres. J’observe ces antennes de la NASA qui semblent encore vouloir chercher une forme de vie sur Mars. Ce n’est pas si simple que ça d’être le dernier des croque-morts.

İstanbul ( ♫) Pop. 1280The Last Undertaker

Mathieu

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