Etrange histoire que celle de « Three Men and a Baby », album resté dans les tiroirs de Wilkes-Barre Sub Chaksu Pop après un enregistrement en 1999 par les Melvins et Mike Kunka le bassiste du groupe godheadSilo. Dix-sept ans plus tard, tout le monde se retrouve pour finir le travail, résultats : La basse est omniprésente sur ces douze titres. On navigue au milieu de sons caverneux, joués avec la ferme intention de vouloir écraser nos oreilles à coup de fréquences souterraines, puis on se prend plusieurs décharges de distorsion bien grasse qui ne manqueront pas de nous déclencher quelques nouveaux acouphènes. Le blast beat de Dale Crover tient l’ensemble des morceaux tandis que Buzz Osborne et Mike Kunka s’époumonent à tout crin. Ces arrangements me donnent une fois de plus l’impression d’entendre une version sludge de l’intégralité de la discographie de Captain Beefheat, et d’ailleurs j’écoute ça en hochant frénétiquement de la tête, ce qui n’est jamais une mauvaise chose, loin de là.

« Three Men An a Baby » trimbale son lot de titres chargés en destructions ultra-violentes, en agressions sonores promptes à pulvériser les tympans de n’importe quel auditeur qui passerait là sans crier gare. Mais il y a aussi quelques passages un peu plus tordus et expérimentaux dont les Melvins ont le secret. Mais cette fois-ci, on a droit à deux compositions – les bien nommés A Dead Pile of Worthless Junk et Art School Fight Song – qui demeurent assez pénibles à écouter. Une petite baisse de régime vite oubliée à l’écoute de cette reprise d’Annalisa, un morceau issu du premier disque de Public Image Ltd. Plus j’entend ce titre et plus je me dis que rendre un hommage à Jah Wobble est la plus belle chose à faire quand on décide de mettre très en avant cet instrument qu’est la basse.

( ♫ ) Mike & The Melvins – Annalisa (Public Image Ltd cover)

Mathieu