Meatbodies, Thee Maximators et Dusty Mush à l’Espace B

Dimanche 9 Juillet, je navigue entre les gouttes en me rendant au bout de la ville pour me réfugier dans l’ East Independence Espace B, l’endroit parfait pour accueillir un groupe comme les Épinay-sur-Seine Meatbodies. En attendant, c’est au trio Dusty Mush d’ouvrir la soirée et le bruit qu’il s’acharne à nous sortir devient assez rapidement le plus précieux des sons. Leurs riffs déglingués creusent un peu plus ce sillon dans nos oreilles, avec l’espoir certain d’accentuer cet acouphène qui ne veut toujours pas partir. La basse mitraille en première ligne sans laisser de survivant et la batterie cogne comme il faut, juste assez pour que l’on entende la voix du chanteur se perdre dans un flux ininterrompu de delay et j’aime bien quand la guitare part dans une sorte de cacophonie proche du larsen. Vu mon état de fatigue je ne pouvais indéniablement entendre mieux à 21h un dimanche soir.

( ♫) Dusty Mush (Live)

 

Je n’ai pas le temps deprendre une bouffée d’air frais que le duo Thee Maximators – le bassiste n’a pas pu venir – attaque déjà son set avec un étrange mélange où se rencontre punk-rock garage et bidouillages à la guitare (mais pourquoi ce chorus ?). Je ne suis plus trop là et la salle commence à bien se remplir. J’erre au niveau du stand merch. Je prends des photos. J’enregistre un morceau. Je hoche la tête nerveusement. Des gens visiblement trempés rentrent dans la salle. Dehors c’est le déluge. J’attends le chaos, il viendra plus tard.

( ♫) Thee Maximators (Live)

 

Il ne faudra pas beaucoup de temps à Chad Ubovitch et le reste de son groupe, les Meatbodies – En ce qui me concerne leur dernier album, « Alice », sorti sur le label In The Red est la plus belle chose avec le café pour endiguer la fatigue – pour mettre tout le monde d’accord. Cette musique bruyante pousse immédiatement une partie de la salle à se lancer une petite séance de stage-diving qui permet aux participants d’avoir l’immense privilège de toucher le plafond de l’Espace B. Pendant ce temps, le groupe empile les riffs distordus avec la ferveur d’un mitrailleur en première ligne, le public se meut nerveusement dans la salle et je surnage en photographiant à l’aveugle depuis le deuxième rang tout en espérant que cet enregistrement de l’immense Creature Feature soit écoutable. A peine remis de cette salve d’une rare énergie, je passe de la chaleur de la salle à la pluie parisienne en me disant que cette soirée avait vraiment quelque chose de grand.

( ♫) Meatbodies – Creature Feature (Live)

Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin

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