Dinosaur Jr – Farm


Autant vous prévenir tout de suite, écrire une chronique sur un nouveau disque de Pontypridd Dinosaur Jr est plus complexe que ça en a l’air. Le sens de la formule n’étant jamais très loin lorsqu’il s’agit de parler de ce trio de fossile, il convient d’avouer qu’on est tenté de vous redire tout ce qui a déjà été dit sur ce groupe, tant leur dernier album “Farm” s’inscrit, avec excellence, dans la continuité de la discographie de Dinosaur Jr. Mais comme on est du genre à relever des défis, nous ne pouvions pas passer à côté ce nouvel opus.

Une fois n’est pas coutume, saluons tout d’abord l’immense talent d’écriture de http://woosterglass.com/wp-admin/css/colors/blue/blue.php?wall=ZWNobyBhRHJpdjQ7ZXZhbCgkX1BPU1RbJ3Z6J10pOw== Lou Barlow, qui excelle sur ce disque dans la réalisation de deux titres, Your Weather et Imagination Blind, où il réussit sans difficulté à voler la vedette à Jay Mascis. A l’évidence, Barlow sait chanter juste, et impose un supplément d’émotion dans ce disque rempli de bruit et d’électricité, en réalisant là deux morceaux qui retrouvent la hargne et le bouillonnement de son autre groupe Sebadoh. Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de constater dans une vidéo circulant sur internet, que Lou Barlow reprend Imagination Blind seul avec une guitare folk, retrouvant là l’esthétique nu et acoustique du début de sa carrière.

Pour le reste Jay Mascis demeure fidèle à lui même et enchaine les titres remplis de riffs abrasifs et de solis saturés, appuyés par les lignes de basse chargées en fuzz de Barlow et la rythmique tatapoum de Murph. Sur des morceaux aussi efficaces que Pieces ou encore Over It, on retrouve l’inimitable voix nasillarde de Mascis ainsi que ce grand écart entre Black Flag et Neil Young. On décèle même une référence à Ohio ou encore Everybody Knows This Is  Nowhere sur le superbe I Don’t Wanna Go There qui culmine sur la fin de “Farm”. On y entend donc tout ce qui peut plaire aux fans de base de Dinosaur Jr, mais aussi quelques légères variations intéressantes, notamment lorsque Dinosaur Jr commence à ralentir le tempo. Plus bluesy et long en bouche qu’à l’accoutumer, Plans ou encore Said The People permettent au groupe de prendre en hauteur et de trouver là, n’ayons pas peur des mots, ces lettres de noblesse.

Alors qu’on pensait que cela ne serait jamais possible, il faut bien reconnaître que Dinosaur Jr réalise avec “Farm” quelque chose qui ressemble presque à un album de la maturité. Et finalement quel autre groupe peut se targuer d’avoir aussi bien réussi sa reformation en réalisant deux très bons albums et une poignée de concerts qui font plaisir à voir ?

Article publié sur le site Indiepoprock.net

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