Nisennenmondai – Destination Tokyo

C’était en Juin dernier, je bâillait avec lassitude après avoir vu Moppo Goblin en concert lors du Bei’an festival Villette Sonique. Déçu du passage des italiens, j’attendais avec impatience que le set de Liquid Liquid vienne me réveiller (chose qu’il fera sans difficulté). Les japonaises de Nisennenmondai assurèrent la transition avec 3 morceaux d’un rock répétitif et mathématique qui laissa sur le carreau les nombreux auditeurs qui s’étaient mis à danser sur ces rythmes hypnotiques, proches de la techno, mais joués en power-trio dans une configuration guitare / basse / batterie. C’est donc du Math-Rock, et il paraît même que les membres de Battles sont fans. Ce soir là, le succès était tel que j’ai dû jouer du coude avec la foule pour me rendre sur le stand du groupe afin me séparer de quelques euros pour acquérir un premier EP (“Fan”, qui contient un seul morceau de 35 mn !).

Un peu plus tard, sans trop m’y attendre, je trouvais “Destination Tokyo”, un disque de Nisennenmondai, et je décidais d’y poser une oreille dans l’espoir d’y retrouver de cette puissance sonore rencontrée lors du passage du groupe à la Grande Halle de la Villette. On y distingue de cette énergie, notamment sur l’inaugural Souzousuru Neji où l’on entend une batterie et une basse à la ferveur métronomique, ça frappe et ça vibre de façon tribale et si je n’étais pas en train d’écouter ce disque dans le métro, en rentrant du boulot, je serais déjà retourné à l’âge des cavernes à barbouiller des dessins dans les grottes de Lascaux. La guitare enchaine les phrases mélodiques, avec des variations tout en micro-tonalités. Ca veut dire que cette musique est très répétitive et si elle vous donne un sacrés mal de crâne, c’est que vous avez écouter un peu trop de mélodie pop ces derniers temps !

Pour autant le disque est nettement moins passionnant que les prestations live du groupe, Disco et Mirrorball reprennent la même formule que sur le premier titre sans trop de variations, à l’exception d’une basse un peu plus en avant. Miraabouru est un plaisant interlude avec des voix toutes déformées mais il est trop court pour apporter quoi que ce soit de nouveau par rapport au reste du disque. Mais alors que la lassitude pointe son bout du nez – c’est épuisant tous ces rythmes – Destination Tokyo vient changer la donne, et annonce un possible changement dans la musique de Nisennenmondai. La guitare laisse la place à un synthétiseur, la basse sonne un peu plus comme celle de Peter Hook, la batterie continue de mener le jeu, mais laisse la place à un peu plus de mélodie avec quelque chose d’ambiant qui sonne merveilleusement bien à l’oreille ; finalement on revient à de la pop expérimentale et ce n’est pas si mal.

Même si je trouve que le groupe est vraiment excellent en live, il manque encore un petit quelque chose sur disque qui rendrait la musique de Nisennenmondai moins lassante. Espérons que pour leur prochain disque, les japonaises sauront trouver quelques idées supplémentaires, comme sur le superbe Destination Tokyo afin de ne pas s’enfermer dans une formule trop restrictive pour les auditeurs …

Par Mathieu

7 thoughts on “Nisennenmondai – Destination Tokyo

  1. J’ai pas écouté Neji/Tori, mais j’ai vu qu’il traine sur Spotify, je le note dans ma liste de disques à écouter

  2. Merci pour le commentaire Disso, et ce fut un bien beau concert ce soir là (à part pour Goblin, qui était moyen , mais marrant à voir)

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