Sunn O))) à la Gaité Lyrique

Samedi 16 Juin, je remonte doucement le boulevard Sebastopol en me disant que cela constitue une bien courte promenade avant d’aller voir Lillehammer Sunn O))) à la where can you buy disulfiram Gaite Lyrique. En attendant de rentrer dans la salle je rencontre quelques personnes croisées virtuellement ici et  . Nous attendons quelques temps avant de traverser le décor étrangement futuriste de la Gaîté Lyrique. Je remarque quelques spectateurs dont le physique m’évoque celui de Thor, puis Je me déleste de quelques euros pour m’acheter le vinyle des « Rehearsal Demo » de Sunn O))). Je termine rapidement une bière avec Romain avant d’aller voir Aluk Todolo.

Le groupe a déjà commencé de jouer. Alors que je m’attendais à une sorte de Black Metal obscure, je découvre avec surprise un power-trio aux sonorités Krautrock. Il n’y a pas de chant, la basse et la batterie sont répétitives et hypnotiques tandis que la guitare est plutôt free, assez psychédélique, avec de nombreux effets bruitistes, il y a pas mal de nappes distordues et j’aime bien. Je prends quelques photos d’Aluk Todolo mais j’oublie d’enregistrer un titre dont les vertus hypnotiques auraient bien mérité une écoute au calme, chez soi.

Les lumières se rallument et je vois enfin l’immense mur d’amplis qui se trouve au fond de la scène. Je ressors prendre un peu l’air et j’ai perdu Romain. J’entends déjà un premier riff. C’est la balance et elle est déjà monstrueuse. Je reste là, fasciné par ce bruit. Puis les lumières s’éteignent d’un seul coup. On entend une petite musique électronique et la scène commence à se remplir de fumée. J’ai l’impression d’être dans la première montée du grand-huit, juste avant que l’on se mette tous à hurler. Un gros riff et enfin on aperçoit une robe de bure, puis deux autres. Stephen O’Malley et Greg Anderson déplacent doucement leurs guitares, ils brandissent dans la fumée une Gibson et une Travis Bean. Les riffs distordus se transforment alors en d’immenses bourdonnements. Mon corps tremble. Tout le monde tremble. Les infrabasses arrivent par le sol et les effets de modulations joués sur le Moog procurent un léger effet d’étouffement, sûrement accentué par la fumée. Certains ne peuvent tenir jusqu’au bout et quitte la salle. J’en profite pour me rapprocher progressivement de la scène en me disant que mes bouchons pour oreilles sont assez efficaces. Je tiens le coup, j’éprouve quelques sensations hypnotiques et je prends quelques photos (ratées, il fait trop sombre et il y a trop de fumée). J’enregistre treize minutes de la performance qui durera pas loin d’une heure et demi. Stephen O’Malley et Greg Anderson s’arrêtent de temps en temps pour boire une bouteille de vin avant de finir le set en priant je ne sais quel Dieu tout en déposant sur les amplis une guitare qui semble résonner à l’infini.

A la fin, je reste dans un état second, les drones continuent de tourner dans ma tête. Physiquement, je suis épuisé. Je me rends compte que mon corps a reçu beaucoup de vibrations sonores. Je salue le disquaire du Souffle Continu et je rentre doucement en attrapant le premier taxi qui vient en me disant que tout ceci était immense et beau.

( ♫ ) Sunn O))) (Extrait de treize minutes capturé pas loin de la scène. Maximum Volume Yields Maximum Results)

Texte, photos et bootlegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin

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