Peaking Lights – Lucifer

Aujourd’hui, il avait plu. Ca faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Le soir même, quand les dernières gouttes ont fini de tomber, il est sorti respirer l’air humide. De la vapeur d’eau se formait au milieu des palmiers. Il marchait dans le sable, les pieds nus, son vieux jeans commençait à se filer par endroit. Il enleva son bonnet pour sortir ses dreadlocks et se mit à dodeliner de la tête au son des basses lourdes qui sortaient de son boombox à K7. Dans sa vieille maison, il y avait encore un peu d’électricité qui lui permettait d’écouter quelques fois de la musique avec un ordinateur, mais depuis les grands rationnements, il ne lui restait que ce vieux poste à piles pour profiter de la musique au milieu de la nature.

On y entend une immense basse contrapuntique. Il y a ce balancement typiquement dub, et une légère boite à rythme, très vite rejoint par un orgue qui joue ce shuffle spécifique à la musique Jamaïcaine. Ensuite, au loin, on distingue le skank de la guitare rythmique. Puis elle s’est mise à chanter d’une voix un peu frêle, avec un léger effet de réverbération. A un moment le morceau décolle tellement avec ses petits effets psychédéliques qu’il en devient quasiment cosmique …

Sector 4 Hennigsdorf ( ♫ ) Peaking Lights – Cosmic Tides

Il restait quelques maisons abandonnées, des caravanes vides où trainaient encore quelques affaires, des voitures renversées. Il y avait même un vieux bateau qui était en train de rouiller sur la plage. Les gens étaient partis d’un seul coup, comme ça. Dans la précipitation ils avaient laissé une bonne partie de leurs affaires. Ils se trouvent maintenant dans un endroit qui est sûrement plus confortable qu’ici, mais peu importe, lui il préférait rester encore là. Il n’était pas complétement seul, certains n’avaient pas pu décoller, ils étaient restés là, avec quelques animaux qui survivaient tant bien que mal eux aussi. Ils étaient à demi abandonnés, comme coincés au milieu de ces vestiges du vingtième siècle.

Quand il écoutait ce dub aux longs effets narcotiques, il aimait bien fumer un dernier joint, assis sur le sable de la plage. A cet instant précis, le flux et le reflux de la mer se mélangeaient avec cette rythmique étrangement mixée. « Oh oh. Hi Lo … »

( ♫ ) Peaking Lights – LO HI

2 thoughts on “Peaking Lights – Lucifer

  1. Sympa cette chronique narrative. Cette histoire, entre récit post-cataclysme ou S.F à hauteur d’homme, est en parfaite adéquation avec la musique de Peaking Light.

    Perso, j’ai découvert le duo l’an dernier avec “936”, superbe prod’ de Psyché-dub lo-fi tendance hypnagogic signé Not Not Fun. Et maintenant, ce “Lucifer” est tout aussi réussi, plus languissant et hypnotique peut être……..Ensuite, je suis remonté à la source originelle avec “Imaginary Falcons” (2009) et ai exploré plus loin via le split NNF (collection “Bored Fortress”) avec les tout aussi excellent Wet Hair. 2 titres, 1 par artiste, entre dub, psyché-rock, Kraut’ et pop hypnotique !!!!!

    A + + +

    1. Ils ont fait quelques bons titres chez NNF, je ne les ai pas tous écouter mais c’est pas mal du tout !

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