Il y a ce début à la guitare acoustique, où l’on entend quelques accords secs, joués au médiateur. Puis il y a cette voix que l’on croirait sortie d’un vieux poste de radio, celle qui passe du soft-rock en provenance directe des 70’s, que l’on pourrait entendre dans un vieux bar, accoudé au comptoir, assis sur un siège à siroter un vieux whisky. D’ailleurs on n’est plus en France, mais dans un bouge Californien, dehors c’est le désert et les dust-bowls s’envolent, poussés par une légère brise, au loin il y a l’océan Pacifique, et il va falloir bientôt reprendre la route dans la vieille décapotable, on roulera les cheveux au vent en écoutant Tony The Tripper de Fruit Bats …
En ce moment j’aime bien ce folk-rock à la papa, en particulier You’re Too Weird, outre la guitare folk, il y a cette basse discrète mais non moins nécessaire, et puis ce solo électrique que l’on croirait presque sorti d’un vieux disque de Supertramp, celui qu’écoutait mes parents quand j’étais encore un petit garçon, je me souviens encore du vinyle de « Breakfast In America » qui trainait à côté du tourne-disque. Ecouter Fruit Bats de bon matin me donne comme un sentiment de légèreté, d’allégresse, d’innocence et de joie. C’est désarmant cette musique décontractée, ça donne envie de ralentir ; d’ailleurs ce matin, je suis revenu chez moi, après avoir déposé ma fille à l’école, pour me garder un moment à la cool à siroter un café avec le folk de Heart Like An Orange avant de repartir …
( ♫ ) Fruit Bats – You’re Too Weird
D’ailleurs, puisqu’on parle de Heart Like An Orange, il me semble important de signaler une phrase de clavier presque psychédélique, qui se mélange à un riff de guitare électrique à la limite de l’improvisation noisy (je sais, j’exagère un peu, mais ce n’est pas important, allez écouter ce titre, allongé sur le sofa, un verre de Scotch à la main). Sur la fin, il y a aussi le très beau Picture Of A Bird qui sonne presque comme du Dylan, je dis presque, car ce n’est pas forcément la grande période, mais ça sonnerait presque comme du bon Dylan.
Sur les quelques notes de guitare acoustique de Wild Honey j’imagine alors Eric Johnson, devenu depuis membre des Shins : porte-t-il la moustache comme Lee Hazlewood (il lui manque peut être une voix plus grave et Nancy) ? A-t-il le mulet comme Paul McCartney période « London Town » des Wings ? Et puis à quoi bon, c’est un très bon songwriter, tellement bon que je pars réécouter ce soft-folk-rock en me disant que je trouverais sûrement mes réponses dans ce clip parodique …
( ♫ ) Fruit Bats – Wild Honey
Par Mathieu
J’aime beaucoup cet album. Je le trouve humble et efficace
C’est ça ! Humble et efficace, avec une petite pointe d’ironie aussi (voir le clip très soft-rock 80’s)