Sur la table on peut voir trois laptops, de nombreux effets, des boites à rythmes, des pads, des filtres à bande, une série de câbles qui s’entremêlent. Deux personnes portent une guitare. Elles jouent une note, voire un accord et les sons distordus sont compressés, torturés pour en sortir une nappe qui vous traverse douloureusement le crâne. Cette techno primitive et industrielle plonge l’assistance dans un état d’hypnose et transe. Les corps se mettent à bouger lentement. A gauche de la scène, j’arme l’appareil photo, je vise. Click, Clack.
La lumière est rouge, elle est presque douce avec ses quelques rayons violets. Il n’y a pas d’agressivité là dedans, on pourrait presque s’y enfermer, comme dans une bulle, un cocon. On entend des voix qui sont, elles aussi, transformées par le biais de l’installation électronique. Elles créent des bruits qui viennent s’ajouter à ceux des guitares, créant une forme spontanée sur ces rythmiques répétitives. A gauche de la scène, j’arme l’appareil photo, je vise. Click, Clack.
Quelques stroboscopes s’allument au moment où elle se met à utiliser une baguette sur la Fender Telecaster. Les basses se font plus profondes, plus sombres aussi. Les guitares jouent des nappes de plus en plus agressives, des bruits de plus en plus effrayants, ça doit venir de l’effet de glissando entendu ici ou là quand le bottleneck s’est abattu sur la guitare sans tête. Les trois personnes sont Chris Carter, Cosey Fanni Tutti et Nik Void. A gauche de la scène, j’arme l’appareil photo, je vise. Click, Clack.
Et puis la musique s’arrête, les gens applaudissent, certains ont du mal à s’en remettre, d’autres se disent qu’ils doivent acheter ça en vinyle pour prolonger l’expérience sensorielle chez eux, dans le confort de leur salon. Les machines continuent de fonctionner. Elles le feront encore et encore, peut être même après l’entière décomposition de notre corps. A gauche de la scène, j’arme l’appareil photo, je vise. Click, Clack.
( ♫ ) Carter Tutti Void – V2
Par Mathieu