Extra Life – Dream Seeds

« No Dreams Tonight ». Les mots prononcés par les enfants sont terrifiants. De la peur. C’est ainsi que débute le troisième album d’Extra Life. L’orchestration est faussement rassurante, on y entend une guitare acoustique qui exécute une sorte de finger-picking moyenâgeux. Au cours d’un instant, il y a même une flûte traversière. Et puis il y a le chant de Charlie Looker, dont on reconnaît immédiatement le mélisme torturé. « No Dreams Tonight  / No Dreams Tonight / No Dreams Tonight … »

« Where Is My Wooden Club ? / Where Is My Wooden Club ? » La formation est plus resserrée, le groupe se réduit maintenant à un trio et les compositions me semblent plus immédiates, plus directes. Guitare, synthétiseur et batterie, on y entend encore des accents hardcore sur certains passages énervés. Avec Righteous Seed et Discipline For Edwin Charlie Looker emmène le groupe là où peu osent s’aventurer, du côté de chez Swans et Michael Gira. Il y a cette énergie qui vous remue l’estomac et vous envoie le moral dans les baskets. La noirceur ne semble pas une option pour ce groupe. Chaque note de musique sonne comme un catharsis dont je ne souhaite pas connaître les origines …

( ♫ ) Extra LifeDiscipline For Edwin

Et puis les compositions deviennent plus classiques, presque pop, surtout avec First Song, qui porte plutôt bien son nom. Pourtant je ressens toujours de l’appréhension, et cela, même si First Song m’évoque presque les meilleurs moments de Joy Division, surtout lors de sa conclusion, où l’on entend une batterie à la rythmique répétitive, des accords simples de guitare électrique, plutôt en retrait dans le mix, et des notes de synthétiseur presque porteuses d’espoir pendant un court instant.

Je n’arrive pas à comprendre tout ce qui se passe pendant les deux derniers titres.

Ils durent quatorze minutes et neuf secondes puis douze minutes et vingt-sept secondes.

La rythmique est répétitive, lourde, puissante. Elle entraine le reste du groupe dans des directions musicales auxquelles je ne m’attendais pas, malgré la longueur des titres qui laissaient présager quelques bizarreries.

Blinded Beast. Bon sang, je me demande où Charlie Looker est allé chercher ce titre. Ou plutôt non, je ne veux pas savoir.

En tout cas la progression de ce morceau est immense.

Je finis d’écouter Ten Year Teardrop la peur au ventre.

Les compositions bruitistes apparaissent alors.

Le chant de Charlie Looker évoque un croisement entre un serial-killer primitif qui enfermerait ses victimes dans la cave d’une cabane au fond des bois et Robert Mitchum dans « La Nuit Du Chasseur ». Love / Hate.

Je ne veux toujours pas savoir d’où lui vient son inspiration.

Et pourtant sur la fin, la lumière ne semble pas si loin …

( ♫ ) Extra LifeTen Year Teardrop

Par Mathieu

Categories: Uncategorized

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.