Samedi 24 Novembre, je traverse une partie du département des Hauts-De-Seine pour me rendre à Boulogne. Arrivé du côté de Marcel Sembat, j’observe ce qui semble être une partie du public du Festival BBMix. Perdus au milieu d’une foule bourgeoise pressée de rentrer chez soi, l’amateur de Ty Segall s’en remet à son téléphone portable pour trouver la bonne direction vers la salle du Carré Belle-Feuille. Il faut dire que le genre de soirée qui nous attend se passe généralement de côté du Point Ephémère, à l’extrême opposée de la capitale …
Quand j’arrive, il n’y a pas encore grand monde, et après avoir pris mon seul verre de vin de la soirée, je vais écouter les Misfits Galleon, groupe de première partie par excellence. Le set est exécuté avec une certaine efficacité, mais j’ai bien du mal à écrire quoi que ce soit d’intéressant dessus. Ah si, chaque musicien avait inscrit sur son instrument les initiales du groupe, à l’exception du chanteur dont la Gibson Les Paul restait désespérément propre. Misfits Gallean n’est presque pas connu et voilà déjà que ça sent le split, les tensions, les changements de line-up, la popularité, et plein d’autres choses dans ce genre …
Il y a maintenant plein de monde dans la salle, et avec Starsky on se dépêche d’aller voir The Rebel. Sur scène on voit Ben Wallers – l’ancien leader des Country Teasers – habillé d’un treillis vert, les cheveux coupés court, avec de grosses lunettes de bakélite noir. Il tient une guitare, verte elle aussi. Devant lui se trouve un vieux clavier qui produit quelques infra-basses terrifiantes. Il est accompagné d’une batteuse métronomique assez efficace. « I fucked prostitutes when I was thirteen » sont les premiers mots que j’entends et j’ai déjà l’impression de voir une sorte d’équivalent musical du « 23 prostitués » de Chester Brown, habillé comme un membre d’une milice privé américaine, le genre de fractions amies du Klux Klux Klan. A un moment, il enlève sa veste, on voit qu’il porte une cravate sur une chemise grise. Quand il pose la tête de sa guitare pour jouer quelques notes de synthés, j’ai l’impression que l’esthétique du label K Records rejoint l’humour limite de Ben Wallers. Il faut absolument que je trouve un disque de ce bonhomme.
( ♫) Deux Titres de The Rebel
Le public est maintenant debout pour voir Chain & the Gang, je m’approche de la scène, et je vois Ian Svenonius qui demande à quelqu’un dans le public d’introduire le groupe. Katie Alice Greer et Ian sont plutôt classes, costard cravate pour monsieur et robe rouge pour madame, les autres musiciens sont plus discrets, mais non moins dénués de charme. Trois accords, des riffs de basse, du lo-fi, de la pop, du punk, du garage, et une pointe de funk, tout K Records est ainsi synthétisé sur scène. Katie Alice Greer et Ian Svenonius haranguent le public, tout en effectuant quelques pas de twist ou des déhanchements à la James Brown. Je me retourne, et je vois ce type au cheveu gris, je l’ai souvent vu danser en concert, ce soir il semble une fois de plus en trance …
( ♫) Chain & The Gang – Nuff Said
Je me délaisse de quelques euros pour acheter « In Cold Blood » et quand je retourne dans la salle, avec Starsky, j’apprend de Pascal Bouaziz qu’un triple album de Mendelson est prévu pour l’année prochaine. Je vois Ty Segall avec ses musiciens, ils sont sur la scène, en train d’installer leurs amplis, tout en se resserrant un peu. Il joue un riff, puis deux, puis plein. Il est très vite suivi par son groupe, en particulier le bassiste qui fait les chœurs et joue des accords sur son instrument, ce qui a pour effet de nous torpiller assez agréablement les tympans. Il y a des gens dans le public qui commencent à slammer, nous sommes à Boulogne Billancourt, et en ces lieux c’est une chose suffisamment rare pour être signalée. Des circonstances personnelles font que Ty Segall a ce soir besoin d’amour et ça finira par un stage-diving sur le public, avec distribution des instruments. C’était bien, assez bourrin, moins fou-fou que sur certains disques, mais suffisamment efficace pour bien ponctuer la soirée.
Le stand merch de The Rebel est pris d’assault, et je trouve sa première K7, rééditée cette années chez Neen Records. Dehors, Boulogne est déserte et il n’y a plus de bus pour que je rentre chez moi. Le taxi écoute Fun Radio, De la dance minable qui me file un horrible mal de crâne …
( ♫) Ty Segall – I Bought My Eyes
Texte, mauvaises photos et bootlegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin
Vraiment un excellent concert que nous a délivré Ty Segall j’étais venu avec appréhension sachant que les places étaient assise, j’étais au premier rang finalement et l’ambiance était electrique entre slams et l’envie générale de bouger/chanter. Un final vraiment sympa ou nous sommes montés sur scène, avons salués Ty, Michael et Emily. Petit Bonus: les plus observateurs auront remarqué Dylan Baldi de Cloud Nothings tout à gauche avec lequel nous avons pu converser après. Bref vraiment une super soirée.