Betty Davis – They Say I’m Different

Betty Davis - They Say I'm Different

Sa grand-mère aimait passer du blues, comme ça, de temps en temps. Un accord sur la guitare, puis deux, du sol au . Ils vivaient dans une ferme en Caroline du Nord et ils ne manquaient pas de travail. Sur la platine, il y avait un disque de http://gregorydowling.com/conversation-with-a-poet/?share=twitter John Lee Hooker qui tournait est on aimait bien sauter et danser dans tous les sens à ce moment là. Et puis il y avait aussi celui  Bānki Lightnin’ Hopkins et plein d’autres encore. Un jour, un type est arrivé en hurlant, il venait de se couper deux doigts sur l’une des machines, ça pissait du sang de partout, sur sa chemise blanche, sur son bras, sur les planches de bois à l’entrée. Il va mieux depuis cet incident, il joue même un peu de piano …

( ♫) Betty Davis – They Say I’m Different

Elle voyait bien qu’elle faisait sensation auprès des mecs, et cela dans à peu prêt dans tous les endroits où elle se rendait. Elle avait écrit une chanson pour The Chamber Brothers. Elle posait pour quelques photos de mode. Elle avait ouvert un club branché. Elle trainait aussi du côté de Greenwich Village. Elle avait fait la connaissance d’un guitariste et elle avait épousé un immense trompettiste. Ca n’avait pas duré trop longtemps, un an, presque deux, mais elle l’avait beaucoup influencée. Il y avait quelques hommages disséminés ça et là dans la discographie, en particulier du côté des « Filles de Kilimanjaro » ….

( ♫) Betty Davis – Don’t Call Her No Tramp

Sur scène, elle posait en négligé. Elle dirigait bien sa troupe et le show était sauvage, furieux, sexy, funky. La basse était puissante, vibrante, et ça transpirait bien dans la salle de concert. Entre deux rugissements graves au micro, on pouvait entendre ce riff de guitare syncopé, absolument jouissif. Les paroles étaient explicites, c’était de la musique de baise. Dehors, des groupes religieux, des abrutis coincés du cul, défilaient pour protester. La controverse avait malheureusement tué les faibles chances de succès de ces disques qui deviendront d’indéniables trésors cachés avec le temps.

( ♫) Betty Davis – Git In There

Et depuis plus rien, ou presque. Elles étaient nombreuses à avoir suivi cette façon provocante de jouer avec le public, mais finalement, il n’y en avait pas beaucoup qui avaient gardés ce côté un peu sauvage. Après elle, c’était un peu la fin d’une époque et le début de quelque chose de plus formaté, de moins risqué, avec plus d’argent en jeu aussi. Et puis franchement, qui a envie d’écouter une fausse blonde italienne nous raconter qu’elle est comme une vierge quand Betty Davis nous a chanté Your Mama Wants Ya Back

( ♫) Betty Davis – Your Mama Wants Ya Back

Par Mathieu

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