Sur la fin de Under Cover on entend un saxophone. Ca surprend et ça produit immédiatement son petit effet. Le morceau dure six minutes et dix secondes, il avance tranquillement, à la cool, la guitare est rythmique, syncopée, pleine de réverbération, il y a un léger effet de modulation. C’est le genre de mélodie qui donne envie d’ouvrir les fenêtre et de laisser rentrer le soleil. Je sais, c’est cliché d’écrire ça. La section rythmique avance, la basse est légère mais on ressent immédiatement le groove qu’elle est en train de poser avec la batterie. Et puis voilà, après le pont, il y a un solo de guitare, suivi du saxophone. Je ne sais toujours pas pourquoi j’adore ce genre d’idée de composition mais si  corruptly Matt Mondanile continue comme ça, je crois que je vais le suivre pendant encore quelques temps …

Tanjay ( ♫) Ducktails – Under Cover

Je me souviens encore de cet EP acheté il y a deux ans. Un 45t édité chez Not Not Fun, un split avec Ducktails et Rangers. L’enregistrement était très lo-fi, les sonorités faisaient penser à des extraits lointains de vieux programmes radio en provenance des années quatre-vingt. Il y avait un côté psychédélique plus marqué. Aujourd’hui, le nouvel album de Ducktails sort chez Domino, le label qui accueille aussi son autre groupe, Real Estate. Le son est plus propre, les ambiances sont plus cools, les mélodies plus pop. On pourrait croire que Ducktails a dénaturé son écriture, mais il y a quelques choses dans ces compositions qui fait que je pourrais écouter « The Flower Lane » en boucle en rentrant du travail. Ca me semble le disque idéal pour laisser venir la décontraction …

( ♫) Ducktails – Ivy Covered House

Et puis sur Letter Of Intent ce n’est pas lui qui chante mais une fille dont la voix m’évoque celle de Tracey Thorn sur Hatfield 1980. Pourtant les deux morceaux sont différents, celui que l’on peut entendre sur le dernier album d’Everything But The Girl semble définitivement bloqué à la fin des années 90 et le trip-hop. Ducktails joue sur un air plus pop et plus répétitif. Et pourtant Il y a dans ces deux titres quelques choses d’assez proches dans cette façon de composer avec la mélancolie. Je suis sûr que c’est le genre de titre qui doit en énerver plus d’un, mais je ne peux m’empêcher d’y trouver un indéniable génie mélodique. Encore quelques disques comme ça, et je ne serais pas contre un ou deux jours à rester à la maison, allongé sur la canapé, incliné vers le soleil, à écouter des vinyles, et surtout ne rien faire d’autre …

( ♫) Ducktails – Letter Of Intent

Par Mathieu