Positronic Neural Pathways

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L’autre soir j’ai pris le bus pour rentrer chez moi. Il faisait nuit et un type bizarre est venu. Il avait une grande barbe, des cheveux longs un peu crasseux et il portait un vieil imperméable tout tâché. Il m’a regardé droit dans les yeux. J’ai vu dans le fond de sa pupille un étrange mandala et des formes légèrement spiroïdales. Il s’est mis à rire. J’ai flippé. Je suis descendu au prochain arrêt. J’ai jeté direct dans le caniveau toute l’herbe que je n’avais pas encore fumée.  Il pleuvait et une vieille musique flippante résonnait dans mon crâne. J’ai eu l’impression d’entendre un drôle de synthétiseur qui jouait des modulations déstabilisantes.

Pendant toute la nuit je me suis tourné et retourné dans mon lit. Mille pensées assiégeaient mon cerveau qui était en train de dégénérer. J’ai cherché en vain une position confortable pour pouvoir m’endormir. Je me suis levé plusieurs fois pour faire le tour de l’appartement. J’ai regardé par la fenêtre pour voir d’où venait ce bruit dans la rue. Je n’ai rien vu dehors bien évidemment. Je me suis regardé dans le miroir et mes yeux avaient l’air fatigué. Au petit matin je ne dormais toujours pas. J’ai de nouveau regardé par la fenêtre et j’ai poussé un horrible cri. Ma voix était déformée. Je me suis assis par terre en commençant de geindre. Le barbu aux cheveux longs que j’avais croisé dans le bus se tenait devant ma fenêtre et poussait un étrange rire. J’entendais encore le bourdonnement du synthétiseur.

Mon badge ne marchait plus. Je ne suis pas arrivé à joindre quelqu’un au travail pour me faire rentrer. J’ai demandé quelqu’un à l’accueil mais il n’y avait personne. Je suis sorti. Il pleuvait. Je me suis mis à courir dans la rue. J’ai traversé le pont. Il n’y avait personne à part moi. Je voyais des mandalas partout. Il y en avait sur les murs, dans les formes que prenaient les nuages, dans le soleil, dans l’eau, dans les écrans numériques qui affichent de la publicité, dans les poubelles. Je suis tombé sur les genoux. J’ai vu à nouveau le barbu aux cheveux longs. J’ai entendu son rire. Mais je n’y faisais déjà plus attention. Mes yeux fixaient les formes spiroïdales. Mille notes de synthétiseur se réverbéraient dans ma tête. Je crois que le barbu fait partie de mes ancêtres oubliés …

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Mathieu

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