L’autre jour, j’ai nettoyé mon Colt 45 M1911. Je suis un artisan, je prépare consciencieusement mes outils avant d’exécuter un travail. Je me suis fait chauffer du café. Je me suis habillé, j’ai mis une chemise à carreau, un hoodie. J’ai mis des Doc Martens aux pieds et j’ai enfilé un long manteau. J’ai mis un silencieux sur le colt que j’ai emballé dans mon holster. J’ai posé consciencieusement mon bonnet sur la tête tout en fixant mon visage dans le miroir. J’ai donné quelques graines à manger aux oiseaux qui vivent dans mon deux-pièces. Avant de partir, j’ai regardé mon appartement comme si c’était la dernière fois puis j’ai descendu les escaliers quatre à quatre. Il est 21 heure, je dois mener à bien mon contrat, abattre une cible devenue trop gênante.

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Porte de Clignancourt, je remonte le boulevard Ney. Rue Charles Schmidt, je me dirige vers Saint-Ouen. Je longe quelques immeubles, les avenues sont désertes et silencieuses. On entend juste le bruit de mes pas. J’entre dans la salle de concert. Il y a une chanteuse qui joue de la guitare acoustique. Je commande un verre. Je regarde autour du bar, personne ne semble faire attention à moi. Je me dirige vers les toilettes. J’enfile mes gants blancs. Je plonge mes mains dans mon manteau et je me dirige vers un local dans le fond de la salle. Je longe un couloir désert et j’arrive devant une porte. Je l’ouvre violement en brandissant mon Colt 45. J’abats le type qui se trouve en face de moi. C’était ma cible. Je ressors calmement de la pièce. Mais c’est au bout du couloir que je tombe sur elle, la chanteuse qui joue de la guitare acoustique.

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Putain, ça y est, on m’a balancé. J’ai dû abattre mon intermédiaire. Les flics sont après moi. Je change de métro toutes les deux stations. Je finis par retrouver mon chemin sur la ligne 11 et la ligne 7, entre Télégraphe et Chatelet. Je monte les escaliers du vieil immeuble où habite la chanteuse qui joue de la guitare acoustique. J’entre dans son appartement mais elle n’est pas là. A la place je trouve mon commanditaire. Toute cette mascarade n’est qu’un sombre piège pour que les pistes s’arrêtent là. Je l’abats et je retourne alors dans la salle de concert à Saint-Ouen. La chanteuse est ici. Les flics aussi, je dégaine mon Colt, mais ils me tirent dessus. Je souris un peu, car mon arme n’est pas chargée. Ce n’est pas grave, tout va bien, ça va bien se passer, demain tout sera réglé …

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Mathieu