Forgotten Sounds of North-West Grunge

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Je me souviens bien du grunge. On était tous au collège ou au lycée. Ca s’est passé entre 1991 et 1994. Les plus vieux avaient connu le rock alternatif américains, certains avaient même ramené une K7 de http://shanghaikiteboarding.com/wp-includes/block-patterns/wp-login.php Nirvana, enregistrée juste avant le succès de « Nevermind ». Après ça il y a eu tous ces groupes, ils sont arrivés pour envahir les ondes avec leur basse terrifiante et les guitares stridentes, voire heavy. On n’avait rien demandé, on voulait juste emmerder tous ces musiciens synthétiques fabriqués dans les années 80, qui nous gonflaient avec leur pseudo-modernité (mais qu’on écoutait aussi en secret). Non, on voulait revenir à un son plus sale avec des grosses guitares, revenir à une certaine pureté aussi. Même si on n’était pas dupe, on savait bien que tout ça allait mal ce finir. Et d’ailleurs nous voilà, approchant tout doucement la quarantaine, à commémorer les années 90 comme nos parents commémoraient les années 70 quand ils avaient notre âge. On n’en finit plus de ressortir les vieux CD, d’acheter les rééditions luxueuses, de transmettre ce patrimoine à nos enfants, d’écouter ces compilations qui rassemblent un certain nombre de raretés que l’on a loupé à l’époque. Il n’est jamais trop tard pour rattraper son retard.

Ranong ( ♫) Starfish – This Town

Sur « No Seattle – Forgotten Sounds Of The North-West Grunge Era 1986-97 » on retrouve ce son immédiatement identifiable. Commençons par la batterie et la basse terriblement compressées par les productions de l’époque. Est-ce les moyens du bord ou les limites des techniques d’enregistrement qui se mettaient tout doucement au numérique, mais il devient difficile de reproduire le son et la chaleur de l’analogique d’antan. Il faudra attendre 2013 pour que ressortent les mixes corrects de « In Utero » enregistrés par  Steve Albini. Il n’empêche, on peut y voir là comme une justification de la fameuse douche écossaise qui caractérisait tous les morceaux de cette époque. Souvent il n’y a que la basse et la batterie qui jouent pendant que le chanteur envoie son couplet déprimé (pour faire comme les Pixies). Puis la guitare déboule sur le refrain avec ce qu’il faut de distorsion (pour faire comme Hüsker Dü). Pour les meilleurs groupes les références étaient soignées, il y a un fond pop assez accrocheur (parce que le chanteur a beaucoup écouté les Beatles), il y a aussi ce son punk (Mudhoney sonnent beaucoup comme du vieux Stooges) et en début du morceau on avait souvent droit à un riff bien heavy, (pour faire comme Black Sabbath ou d’autres groupes de métal moins avouables). Le chant était approximatif, détaché, juste ce qu’il faut pour planquer son visage derrière ses cheveux sales et lever son majeur avec un dédain pour à peu près tout …

( ♫) Crunchbird – Woodstock Unvisited

Aujourd’hui on veut fêter ça. On veut reprendre des titres. On veut revenir en arrière. On veut ressortir des vieux épisodes de Daria pour les montrer à sa fille. On veut réaccorder sa Fender Jazzmaster et reformer des groupes de rock. On veut se laisser pousser les cheveux. On veut ressortir les chemises à carreaux rouge et noir. On voudrait bien mais nous avons bien changé depuis. Et d’ailleurs ça revient sous une forme que l’on n’imaginait pas. Cela fait déjà quelques mois que cette compilation de reprises de « Nevermind » sortie chez Mon Cul C’est Du Tofu ? tourne en boucle chez moi. Je reste souvent là, à bloquer sur Ca Sent le Mennen avec sa traduction française de Smells Like Teen Spirit, sa flûte sa guitare et son synthé. Le Grunge ne pouvait recevoir un aussi bel hommage irrévérencieux.

( ♫) Trotski Nautique – Ca Sent le Mennen

Mathieu

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