Une ligne de basse et trois accords joués à la guitare. Je marche dans la rue au petit matin. Il pleut légèrement, le temps est maussade et légèrement grisonnant. Les mélodies de Peter Milton Walsh m’accompagnent dans cette lente progression. Le casque sur les oreilles, j’en oublie le bruit des voitures autour de moi, je ne fais plus attention aux passants et je ne vois pas ce type qui fait son footing. Quelques notes de piano et un peu de guitare électrique. La composition s’emporte un peu, ça m’aurait énervé avec un artiste plus jeune, mais chez The Apartments l’émotion des années prend toute son importance. Sur la fin, le titre d’ouverture a de quoi vous laisser quasiment au bord des larmes. Avec sa pochette enneigée, je n’aurais pas été contre une écoute hivernal de« No Song, No Spell, No Madrigal » mais la pluie de ce début de mois de mai lui sied parfaitement.
Je n’ai pas toujours été de ceux qui écoutaient la musique de Peter Milton Walsh. Je suis souvent passé à côté de ses disques, à part peut être « The Evening Visits … And Stay for Years ». Je n’ai pas suivi cette carrière faite de clair-obscur et je me demandais bien comment j’allais accueillir ce nouveau album. Avec le plus de sensibilité que je pouvais offrir et ma foi j’ai été touché (mais qui ne le serait pas). J’y ai entendu la perte de son fils sur Twenty-One et d’autres choses sûrement très tristes sur l’ensemble de ces huit titres. Et pourtant, loin de l’auto-dépréciation, ces compositions sont d’une rare élégance et la force qu’il a fallu pour les perpétuer est telle que l’on accueille souvent avec sagesse la mélancolie qui traverse ce disque.
( ♫) The Apartments – No Song, No Spell, No Madrigal
Mathieu