J’envisage l’avenir comme”Here” – le dernier album des Teenage Fanclub – dont la douzaine de morceaux semblent avoir été enregistrés avec la ferme intention de composer quelques mélodies électrifiées avec des guitares encore nerveuses, quoique conscientes du temps qui passe, tout en restant, malgré tout, parfaitement dignes. Norman Blake, Raymond McGinley et Gerard Love continuent d’écrire une poignée de chansons où le songwriting tient toujours du travail bien fait, de l’artisanat et de cet air qui reste tranquillement dans la tête sans pour autant qu’on ait envie qu’il s’en aille. En ce qui me concerne, il ne se passe pas une journée depuis deux semaines sans que je me repasse Thin Air, The Darkest Part of the Night et surtout The First Sight qui renvoie poliment Barney Sumner chez lui, histoire qu’il se rappelle un peu honteusement le jour où il a accepté d’enregistrer un truc aussi gênant que Tutti Frutti.

Parmi tout les titres de “Here“, j’avoue garder une certaine préférence pour Hold On. On y entend une guitare électrique qui joue quelques accords légèrement distordus (sur le canal droit) et une autre qui joue les mêmes dans une sonorité beaucoup plus claire (sur le canal gauche). Ca a tout l’air d’un détail anodin, d’un truc d’ingénieur du son, mais quand on l’a remarqué on ne peut pas ne pas y penser. La rythmique est simple, la basse avance tranquillement et on se laisse facilement emporter par ce texte qui ne sonnera jamais aussi bien que chez les Teenage Fanclub : « Hold on / To your life / to your dream / dont’ get lost ». Plus j’y pense et plus je me dis que c’est la chanson parfaite pour oublier le blues du lundi matin.

( ♫) Teenage Fanclub – Hold On

Mathieu