Mettons de côté Love Will Tear Us Apart et listons les groupes reprenant Joy Division. Si l’on trace à partir de ça le réseau d’influence que forme certains groupes on peut y voir ce qui constitue pour moi la sainte trinité du rock triste des années 90. Low a repris Transmission, Codeine a transformé Atmosphere, Galaxie 500 s’est chargé de Ceremony et enfin Bedhead est arrivé avec Disorder (il ne manquerait plus que Red House Painters et Idaho pour parfaire le tableau et je vous épargne Isolation par Therapy? qui passe toujours bien sous influence éthylique). Bedhead donc. Il m’a fallu quelques temps pour découvrir cette musique là, mais « Beheaded » est vite devenu pour moi un compagnon d’infortune. Il a fallu la récente sortie d’un coffret regroupant « WhatFunLifeWas », « Beheaded » et « Transaction de Novo » ainsi qu’un live désormais introuvable pour que je replonge dans ces mélodies lentes et mélancoliques …
« Live 1998 » s’ouvre tranquillement avec quatre titres issus de « WhatFunLifeWas » (et il se refermera avec trois autres titres en provenance du même album). On y entend cette voix réservée, chantée et parlée. Elle se pose calmement sur trois guitares qui tissent un ensemble d’harmonies Velvetiennes. La section rythmique avance lentement au milieu de ce spleen confortable. Sur Haywire les guitares s’emballent, l’électricité s’affole, le tempo s’accélère, mais la mélodie ne s’alourdit jamais. Le public est réceptif et l’écoute de ce disque vous donne immédiatement l’impression d’être au milieu de la salle à regarder le groupe jouer sur scène. Ce qui est ma foi assez rare pour un disque live, je vous l’accorde.