J’étais en train de parcourir les bacs de vinyles quand, soudain, mon regard s’arrêta sur ce « Krausened » de Bitchin Bajas. Je me souviens avoir vu ce duo il y a un an au Glazart, leurs compositions hypnotiques jouées sur de vieux claviers analogiques juraient un peu en première partie de White Hills et Disappears, mais j’avais bien aimé. Je m’étais assis en tailleur, j’avais fermé les yeux et je sentais presque, je dis bien presque, que je décollais du sol. Sauf qu’à un moment ils ont enclenché des boites à rythme et alors là j’ai ouvert les yeux pour mieux hocher de la tête. Et donc quand j’ai pris le vinyle du bac j’ai crû que c’était leur nouvel album alors que c’était juste un EP. Bon, d’accord, il y a un titre par face mais chacun dure dix-sept minutes. Et ces dix-sept minutes sont au moins aussi belles que celles de leur concert.
( ♫ ) Bitchin Bajas – Krausened
J’aime bien quand les notes de clavier s’allongent jusqu’à former une sorte de bourdonnement qui envahit tout l’espace pour te plonger dans un état second, détaché de toute contrainte matérielle. Fais le vide dans ta tête. La première moitié de chaque morceau est totalement ambiante et puis après ils envoient une rythmique, une basse un peu plus remuante, un thème bien ficelé qui te reste dans la tête et puis voilà ça part du côté de Kraftwerk et Neu!. Maintenant que j’ai écouté ça, j’attends la avec impatience, leur prochain disque arrive bientôt chez Drag City. J’espère bien y entendre de nouveau de longues plages de clavier dont les bourdonnements donnent l’impression d’écouter un mix hypnotique de Michael Rother joué sur un vieux tourne-disque usé.
( ♫ ) Bitchin Bajas – Intervals
Mathieu