J’avance dans la forêt en déambulant mais ma vue se brouille au contact des insectes. Mon esprit est en train de se carboniser et des acouphènes se réveillent au fin fond de mon nerf auditif. Je ne réagis même plus à l’écoute du synthétiseur et des boites à rythmes. Je sors de la forêt et me retrouve face à une immense pyramide mésopotamienne. Les adorateurs fous se mettent à danser autour de moi tandis que je vomis le reste de mes tripes. Les couleurs semblent osciller entre le vert et le rouge. J’ai l’impression que ma peau est en train de se retourner sur moi-même comme un vieux gant de toilette que l’on est en train d’essorer. Je vois chacune des parties de mon corps se détacher devant moi. Je vois ma peau, mes muscles, quelques veines, un conglomérat de nerfs, mes os, tout ça flotte devant moi dans une danse grotesque et macabre. A deux doigts de m’étouffer dans mon vomi, je retrouve mes esprits en hoquetant alors que le dieu Râ est en train d’apparaitre en haut de la pyramide …
Une voix, une voix grave et déformée vient de nouveau perturber mon esprit. Une fange sombre s’ouvre sous mes pieds mais, dans le ciel, deux soleils s’alignent doucement avec les étoiles. Nous sommes enveloppés de couleurs pourpres qui semblent descendre vers nous. J’essaie de me concentrer sur cette musique bourdonnante mais les mélodies semblent osciller vers mille directions que je n’arrive plus à suivre. Je sens que ça brûle à l’intérieur de ma tête. Les adorateurs fous se remettent à danser mais ils semblent avoir perdus le contrôle de leur corps. Je m’imagine déjà sortant de la boue, un coupe-coupe à la main en train de tuer le maître des lieux en même temps que les adorateurs sacrifient une vache en offrande à leur dieu. Putain, il était sacrément chargé ce vin péruvien …
( ♫) Black Zone Myth Chant – He Evil
Mathieu