Lundi 31 Octobre, je suis crevé (notamment par un concert vu au Point Ephémère lors du Pitchfork Festival, qui m’a donné l’impression d’être à la fois à Paris, Berlin et New York, et dont les quelques échanges avec des connaissances, pris autour de deux/trois verres, resteront pour moi les grands moments de cette soirée). Je me rends donc à La Machine pour aller voir le retour de Chokebore dont le dernier EP, « Fall Best », vient juste de sortir en vinyle. J’aime bien ces cinq titres plutôt réussis où l’on retrouve avec nostalgie les guitares stridentes du groupe ainsi que la voix faussement frêle de Troy Von Baltazar. Je prends un verre avec Christophe pendant que Team Ghost, s’occupe de la première partie. Je n’écoute pas ce groupe dont le mélange d’emphase et de guitares pataudes ne me donnent absolument pas envie d’aller plus loin. Je me demande alors pourquoi toutes ces premières parties de groupes français prétentieux ? Pourquoi tous ces groupes que l’on aura si vite oubliés ?
( ♫ ) Chokebore – Lawsuit
Je m’avance discrètement au milieu de la foule, je prends quelques photos pendant que Chokebore joue deux titres de « Fall Best » pour s’échauffer avant d’enchainer certains de ses classiques, parmi lesquelles j’aime beaucoup l’abrasif Ciao L.A. ou encore les alternances calmes / saturées de A Taste For Bitters. Troy Von Baltazar fait virvolter sa Telecaster, gesticule de partout, entouré des frères Jonathan et James Kroll. Le groupe joue avec énergie, basse et guitare nous sortent des phrases distordues, elles reviennent même quand on croit que c’est presque fini, encore et encore, et cela jusqu’à la fin de leur deux rappels.
Après le concert, je marche doucement jusqu’à la Place Clichy, il y a du monde dehors, c’est Halloween, la rue est remplie de personnes qui portent d’affreux déguisements, et le taxi qui me ramène chez moi a réglé sa radio sur Chantefrance. Au moment où je me dis que cette soirée est en train de finir plus mal qu’elle n’a commencée, je repense au CD de « Anything Near Water » qui traine au fond de mon étagère et qu’il me tarde de réécouter …
( ♫ ) Chokebore – Ciao L.A (Alternate Recording)
Texte et photos de Mathieu Gandin