La musique d’Arlt rebondit dans mes oreilles depuis déjà quelques jours sans que l’ivresse ne passe et cela même si je marche en dodelinant de la tête. Les rues floues défilent devant mes yeux quand j’écoute le rythme syncopé de la guitare de Sing Sing et les vocalises d’Eloïse. Sing Sing chante aussi et d’ailleurs ça fait un beau contrepoint. Eloïse joue également du concertina ce qui donne lieu à quelques bourdonnements aussi fascinants que cette robe déchirée appartenant au diable dorénavant déchu de ses fonctions. Mocke dessine des mélodies électriques supplémentaires à vous désassembler progressivement chaque partie de votre corps. La folie douce gagne progressivement mon esprit quand, chaque matin, je me perds doucement dans la beauté prodigieuse des compositions de ce trio, et tu devrais bien en faire autant …
S’il fallait choisir une chanson parmi ce chef-d’oeuvre et bien je ne serais pas trop laquelle prendre. Thomas Bonvalet est aussi venu jouer des sons avec plein de jolis instruments, dans un travail musical instinctif qui n’est pas sans évoquer le dernier Powerdove, mais je ne suis pas bien sûr. La nuit dans laquelle nous avançons est sombre et épaisse et j’ai omis de mettre des bretelles à mon pantalon. La tristesse arrive à l’écoute de Nous taire un peu et Les Oiseaux cassent. Nue comme la main est fabuleuse et mon pied saigne dans le Piège à loup. On ne peut pas dire que je sois très en forme ce soir, mais s’il fallait vraiment choisir une chanson parmi ce chef d’oeuvre, même si je ne sais pas très bien laquelle prendre et bien je crois que je garderai quand même Le Diable …
( ♫) Arlt – Le Diable
Mathieu