Petits riffs de guitare servis autour du même pattern rythmique répétitif. Répétition de la même note de basse jusqu’à en être projeté dans un état second, hypnotique, angoissant et nerveux. Explosion de baguette sur les fûts pour marteler le même break de batterie. Dépression immédiate à l’écoute de l’invective marmonnée dans le micro. Enervement progressif et ruminement d’idées dépressives en écoutant tout ça lors d’une marche urbaine et solitaire dans le froid. Travail de sape en règle sur toute formes avancées de motivation. Destruction lente et apathique au fur et à mesure que les guitares saturées se réveillent et plongent l’auditeur dans une sorte d’état second prolongé par un long bourdonnement distordu …
( ♫) Disappears – Halcyon Days
Une autre pensée. J’avoue en être resté à « Pre Language », l’album que Disappears avait sorti en 2012 avec Steve Shelley à la batterie. Je les avais même vus en concert – avec White Hills et Bitchin Bajas en premières parties – la soirée avait été grandiose et arrosée. Avec « Irreal », Disappears semble avoir pris un virage plus abstrait. Les lignes mélodiques sont réduites à un petit riff joué de temps en temps. Les morceaux s’étirent sur une idée jusqu’à assoiffer l’auditeur par leur sécheresse. Une idée après l’autre, comme s’il fallait enlever tout le superflu comme s’il fallait ne laisser à l’auditeur qu’un vieux squelette mélodique qui s’anime tout doucement. En attendant, après avoir surmonté cette barrière rébarbative, la possibilité que cette musique répétitive puisse supprimer de mon cerveau quelques pensées mal fagotées est la meilleur chose qui puisse m’arriver en ce début de semaine un peu malade …
( ♫) Disappears – Another Thought
Mathieu