On y entend une vieille rythmique indolente – et un, et deux, et trois et quatre – puis une guitare faussement paresseuse qui jette une mélodie saturée de diagonales aux teintes claires-obscures. La voix est un peu désabusée mais les choeurs semblent y croire un peu plus. On se dit, au milieu du morceau, que ça va s’accélèrer quand le batteur insiste soudainement sur le charley, mais finalement non, les musiciens reviennent à ce qui a été construit dès les premières minutes de Headbanging in The Mirror et c’est très bien comme ça. La composition de cet écrin pop me semble si parfaite qu’il aurait été dommage de la faire dévier vers quoique ce soit d’autres. Et il n’en faut pas plus que ce deuxième titre de « St. Catherine » pour que ce nouvel album de Ducktails s’inscrive d’office comme compagnon idéal de cet été …
( ♫) Ducktails – Headbanging in the Mirror
Depuis la candeur lo-fi de « III : Arcade Dynamics » je suis avec attention les différentes aventures de Matt Mondanile. Que ce soit sur les disques parfois trop clairs de Real Estate et la petite musique nonchalante de Ducktails, il y a toujours ce songwriting quasi parfait qui évoque autant les guitares de Maurice Deebank, la Rickenbacker douze cordes Roger McGuinn et les compositions sur quatre-pistes à K7 de Lou Barlow. En grattant un peu plus loin on y trouve même quelques paroles comme «can you stop thinking life is a joke / when you know everybody hurts / pretending everything is just fine / living your dignity behind » qui donne instantanément l’impression de manger un bonbon au poivre. Assurément le disque à écouter cet été, en allant travailler au petit matin quand il fait encore un peu frais, et que tout le monde est déjà parti en vacances.
( ♫) Ducktails – The Laughing Woman
Mathieu