Je venais de reposer ma guitare dans son étui, j’étais venu répéter quelques compositions un brin folk avec un ami. Nous étions dans cet appartement du côté de la place Gambetta, ça a bien changé depuis. On s’est mis à causer disques et découvertes, « tiens t’as écouté quoi ces derniers temps ? ». Ainsi, je me souviens avoir pu entendre pour la première fois la « Maison Rose » d’Emmanuelle Parrenin. C’est le genre de disque un peu folk, un peu ambiant, un peu médiéval, un peu psychédélique, qui donne ce je-ne-sais-quoi d’assez magique à chaque écoute, surtout le matin avec un thé vert. Depuis je n’ai pas beaucoup écouté « Maison Cube », il faudrait que je m’y mette assez rapidement, surtout pour l’histoire assez miraculeuse de ce retour, où 35 ans plus tard et guérie de ces nevroses par la musicothérapie, Emmanuelle Parrenin revient avec un disque précieux poussé par un Francisco López qui est allé la chercher dans les Vosges. En attendant écoute Plume Blanche, Plume Noir qui passe bien avec cet été qui ressemble de plus en plus à l’automne.
( ♫ ) Emmanuelle Parrenin – Plume Blanche, Plume Noir
Et tu te demandes s’il reste encore des songwriters inconnus qui ont enregistré quelques disques dans les seventies … Et tu découvres alors Mickey Newbury, qui a composé trois albums assez essentiels tous réédités dans un joli coffret, « American Trilogy ». Son premier disque est mon préféré car « Looks Like Rain » tient sur quelques notes jouées à la guitare acoustique et la superbe voix de Mickey Newbury, qui navigue avec légèreté entre country et soul. De temps en temps les arrangements viennent souligner les mélodies par quelques chœurs, une guitare électrique discrète, et une basse en soutien. Sur T. Total Tommy on retrouve même de cette écriture si belle que l’on pouvait entendre sur « Me And Bobby McGee », chef d’œuvre de Kris Kristofferson qui a aussi côtoyé Mickey Newbury. Alors par ce temps pluvieux, écoute T. Total Tommy.
( ♫ ) Mickey Newbury – T. Total Tommy
Il a passé deux ans en prison pour possession de marijuana et puis il s’est arrêté de faire de la musique. Des années plus tard il a été repris en live par Ben Chasny de Six Organs Of Admittance et finalement « Red Hash », son premier disque, a été réédité par le label Drag City, et puis je crois que Gary Higgins a finalement enregistré un second album (que je n’ai toujours pas écouté). J’aime bien me réécouter régulièrement ce psychédélisme doux, ce folk pastoral et boisé, comme un joint fumé tranquillement sur le canapé, genre on part tous à la campagne demain. Et puis surtout j’aime beaucoup ce Thicker Than A Smokey qui montre une fois de plus qu’il suffit de quelques accords sur une vieille guitare acoustique et d’une voix tenue par l’émotion à fleur de peau pour composer une mélodie si simple et belle à écouter …
( ♫ ) Gary Higgins – Thicker Than A Smokey
Par Mathieu
Mickey Newbury, je viens de le découvrir, grâce aux blogs de CroCnique et de Charlu, avec la réédition dite “American Trilogy”. Excellent songwriter injustement méconnu.
De Gary Higgins, je ne connais et ne possède que “Red Hash”. C’est un disque magnifique, du folk pastoral, psychédélique et épuré aux somptueuses mélodies célestes. Du très grand art !! C’est un peu le grand-frère de Bonnie Prince Billy et le père spirituel des Fleet Foxes.
Moi aussi, j’aime bien ce folk avec juste une guitare, quelques accords, une belle mélodie et une voix élégiaque, pleine de tripe, de vie. Cette épure n’est que rarement très réussi et alors, ça peut vite être chiant.
A + +