Il a fallu quelques vieux briscards – dont l’opiniâtreté pour écrire sur quelques vieux groupes oubliés des années 90 reste d’une rare ténacité – pour que je découvre sur le tard Swervedriver. La raison pour laquelle je suis passé à côté des gros riffs saturés de « Raise » et « Mezcal Head » reste encore un mystère mais la sortie de « I Wasn’t Born To Lose You » est assurément la meilleure excuse que l’on pouvait trouver pour réécouter en boucle la discographie de ce groupe Oxfordien. La production d’Alan Moulder aura eu raison de mes oreilles sur l’immense Duel, une sorte de labyrinthe guitaristique dont il est bon d’aller se perdre régulièrement, et qu’il faut garder en tête à l’écoute de leur nouvel album qui s’en approche parfois, tout en cultivant l’idée que ce son en provenance de 1995 a maintenant vingt ans.
( ♫) Swervedriver – Autodidact
Certes, depuis leur reformation en 2008, Adam Franklin et Jimmy Hartridge cultivent des titres un peu plus pop. L’orchestration est moins marquée par la distorsion, Swervedriver assume sont statut de vieux groupe des années 90 et nous sert une dizaine de morceaux qui se révèlent tous plus ou moins addictifs au fur et à mesure de leurs écoutes. Autodidact, Deep Wound et Setting Sun se sont progressivement imposés dans ces petits moments de ma vie où j’ai besoin de rester seul à regarder les premiers rayons de soleil qui passent à travers la vitre tout en écoutant le son d’une Fender Jazzmaster qui résonne …
( ♫) Swervedriver – Deep Wound
La pochette de « I Wasn’t Born To Lose You » m’a longtemps laissé dans un état de brève contemplation. On y voit une vitre de voiture, des pieds nus qui dépassent de la fenêtre, le soleil qui brille et nous enveloppe dans une immense vague orange et bleue. La voiture avance dans le désert, on ne sait pas trop où on va mais on y va. Cette pochette me donne l’impression d’être devant un disque psychédélique, mais en fait non, car à part les riffs lourds de Red Queen Arms Race on est assez loin de la puissance hypnotique et fuzzée de certains groupes narcotiques. Reste un disque qui fait du bien à écouter et c’est déjà pas si mal. Puisse le reformation de Ride apporter autant de bons morceaux …
( ♫) Swervedriver -Red Queen Arms Race
Mathieu