Josh T. Pearson et Lisa Germano au Café de la Danse

Vendredi 15 Avril, je maudis les biais cognitifs, au lieu de prendre le métro 1 direction Bastille, je pars dans l’autre sens vers la Défense, comme pour aller travailler. Evidemment je m’en rends compte à la station Argentine. Bref, course, changement et finalement j’arrive à l’heure au Café de la Danse. Je retrouve Vincent, nous allons nous asseoir tranquillement devant la scène. Royce et Mathilde nous rejoignent. Comme je suis un peu énervé par mon détour souterrain, je suis cynique, et je ne suis pas content de moi-même. Heureusement ça va passer avec Lisa Germano qui arrive sur scène et s’assoit devant son grand piano noir.

Il faut du temps pour que cela s’installe, peut être que les quinze photographes accroupis devant Lisa Germano empêchent ses comptines de décoller. Toujours est-il qu’au bout de quelques titres l’émotion semble gagner cette grande dame, et nous aussi par la même occasion. Textes touchants, voix joueuse, mélodies simples et légèrement torturées, Lisa Germano relâche un partie de la tension que l’on pouvait sentir au début du set pour finalement jouer avec ses rêves romantiques et son humour sardonique. Après trois titres je n’entends plus le mode rafale des photographes, et je me laisse doucement prendre par la main, je m’égare lentement sur ses compositions mélancoliques.

C’est au tour de Josh T. Pearson d’arriver sur scène, seul avec sa vieille guitare folk. Je me demande si c’est la même qu’il avait lorsque je l’avais vu jouer aux Mains d’œuvre en 2006, cette guitare qui avait craché quelques déluges de distorsions au plus profond de mes oreilles. Ce soir Josh, tu permets que je t’appelle par ton prénom, est plus détendu, il s’amuse beaucoup avec le public, il démarre même son set par une reprise de River Of Babylon. Josh joue sur l’intensité de sa voix christique, j’aime sa façon de jouer de la guitare, les cordes sont d’abord pincées délicatement puis elles se retrouvent quelques instants plus tard violemment plaquées en accords. Josh étire encore un peu plus ses morceaux, prend la pose en Jésus du folk, la grande barbe ne vient pas arranger ce cliché d’ailleurs, puis balance une blague au public, comme pour mieux marier le sacré et le profane. Quand je me fais cette remarque je me rend alors compte que malgré tout ce que j’ai pu faire pour rester athée, je n’en demeure pas moi sensible à ses thèmes sur la rédemption.

Finalement ça s’arrête, Josh est visiblement fatigué, et il a raison d’aller se coucher, même s’il nous fait chanter sur son rappel. Après le concert je bois beaucoup avec des amis. Demain, quand j’écrirais ses quelques lignes j’aurais la gueule de bois. « The Devil is on the run / Let’s have some fun ».

Par Mathieu

3 thoughts on “Josh T. Pearson et Lisa Germano au Café de la Danse

  1. Pas de photographes chez nous mais c’est pas pour ça que je suis entré plus facilement dans l’univers de Lisa Germano, j’ai trouvé ça interminable…
    Heureusement que Josh arrivait après! Grand concert, mêmes impressions que toi. Je ne pensais pas qu’il pouvait être si drôle!

  2. J’étais là, venue pour Mrs Germano et je ne regrette pas du tout! En ce qui me concerne, j’ai trouvé ça magique!
    J’y allais déjà conquise il faut dire, peut-être que ce n’est pas un univers facilement accessible, ce que je comprends…
    C’est vrai que les photographes déroutaient et dénotaient un peu…

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