En ce moment je me laisse assez facilement embarquer par les compositions à la cool de Kurt Vile. C’est le matin, il fait beau, on écoute quatre accords de guitare folk et c’est bien. Il y a aussi quelques phrases mélodiques assez classes, on y entend un peu distorsion et un drôle effet de modulation. Kurt Vile chante tranquillement, décontracté, un peu slacker. Avec Wakin On A Pretty Day je me demande si je ne devrais pas tout arrêter, d’un seul coup, comme ça, là, maintenant. Je remarque un léger un break de batterie. Je trouve que dans certains moments – qui me font parfois penser aux meilleurs titres de Neil Young – la basse est un inestimable soutien pour la section rythmique de ce long morceau de Kurt Vile.

J’avais un doute et puis je suis allé vérifier. Il n’y a pas un titre qui dure moins de cinq minutes et trente secondes. Il faut se réserver deux heures pour écouter son nouvel album dans son intégralité. J’aime bien l’idée que l’on soit complétement déconnecté du reste du monde pendant tout ce temps-là. On reste allongé, le regard dans le vague, pendant que le bras du tourne-disque se promène tranquillement sur le vinyle. Il faut bien se lever de temps en temps pour changer de face, mais finalement tout cela n’est rien comparé au plaisir simple  d’écouter un disque tout en résistant à diverses formes insipides d’interruptions.

J’aime bien aussi quand Kurt Vile sort la disto et nous offre un son un peu plus lourd et psyché sur KV Crimes. J’aime bien les boites à rythmes sur Was All Talk avec son refrain « Making Music Is Easy / Watch Me » (et ça semble effectivement facile pour lui.) J’aime bien le finger-picking sur Too Hard. Il y a encore plein d’autres trucs que j’aime bien sur le nouvel album de Kurt Vile mais j’ ai un peu tout oublié, et pour cause : j’avais sûrement mieux à faire que de vous les rapporter…

( ♫ ) Kurt Vile – Wakin On A Pretty Day

Mathieu