La Route Du Rock – 15 Août 2009

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Deuxième journée de la Route du Rock, tout le monde se remet de la bouillie sonore décevante que fut le passage de My Bloody Valentine. Aujourd’hui la programmation s’annonce plus éclectique avec l’electro-glam de Peaches, le rock de The Kills, les expérimentations de The Present ou encore le folk lent de Forest Fire.

Samedi après midi, après avoir trainé dans les rues de St-Malo intramuros, on se rend au Palais du Grand Large pour assister à The Present ainsi que les chouchous de la blogosphère, Forest Fire. Décontracté, Rusty Santos démarre son set par des beats plutôt étranges accompagnés d’un synthétiseur lancinant. Après ce début plutôt calme, The Present n’aura de cesse de déformer des notes de clavier, guitare ou encore sa propre voix à coup de samples, de réverbérations, d’échos pour construire un collage de mélodies mutantes évoquant son travail à la production des premiers albums d’Animal Collective. Plus accessible que sur disque, The Present laisse les spectateurs à moitié hallucinés après avoir exécuté deux morceaux d’environ une demi-heure.

Le temps d’un passage éclair au bar, on retourne s’asseoir dans l’auditorium pour voir Forest Fire. Plutôt lancinant, le groupe évoque parfois le Velvet Underground en plus lent ou encore Pavement en moins débraillé ; une part d’americana erre aussi dans cette musique languissante. Mark Thresher laisse trainer sa voix tout en plaquant quelques accords nonchalants sur sa guitare, tandis que le bassiste laisse raisonner ces notes les plus graves pour assortir les morceaux de quelques phrases distordues. Le set de Forest Fire, vibrant de bout en bout, est malheureusement bouleversé par les nombreux départs pour le Fort de St-Père, ceux qui ont eu la chance de rester jusqu’au bout ont pu assister à l’une des grandes découvertes de cette édition 2009 de la Route du Rock.

Le temps d’arriver au Fort de St-Père, St-Vincent a déjà commencé son set, en entendant les dernières notes du superbe Actor Out Of Work on regrette alors d’être arrivé en retard. Seule avec une guitare et un séquenceur, St-Vincent transporte les spectateurs en alternant des morceaux teintés de distorsions rock avec des moments plus pop. Passage réussi pour Annie Clark qui remporte une adhésion quasi unanime du public.

Beaucoup plus mous, les américains de Papercuts démarrent doucement leur pop sous Xanax. Tandis que la voix trainante et mélodique de Jason Robert Quever installe tranquillement l’atmosphère lancinante, un synthétiseur baveux et une basse bavarde viennent rapidement faire un peu décoller ces morceaux qui finissent par ne pas très bien passer sur la grande scène du Fort de St-Père.

Comme à son habitude, lorsque The Kills arrive sur scène, Alisson Mosshart se met à parcourir la scène de bout en bout. Il ne faut pas longtemps pour que le duo se mette à noyer les festivaliers de riffs garage appuyés par une boite à rythme bien épaisse. Malgré quelques problèmes techniques, Jamie Hince casse un ampli, l’énergie de The Kills gagne rapidement la foule, à commencer par un couple visiblement très émoustillé par le rock tendu du groupe. Une façon de célébrer le quarantième anniversaire de Woodstock … On s’éloigne discrètement du couple en question, tandis qu’Alisson enchaîne cigarette sur cigarette, et The Kills de maintenir une tension palpable de bout en bout avec des titres très âpres comme Alphabet Pony, No Wow, ou encore Superstition. Le duo nous réserve aussi quelques passages plus électro, sortis de leur dernier disque “Midnight Boom” comme l’énervé Cheap And Cheerful. Indéniablement le grand moment de la journée.

On a déjà parlé de tout les effets de style du show de Peaches : l’arrivée du groupe sur l’air du générique de L’Agence Tout Risques les déguisements passant allègrement de la boule rose au justaucorps blanc ou encore la tenue glam façon Ziggy Stardust ainsi que les masques de catcheurs mexicains, le backing band qui envoie des blips bien gras, appuyés parfois par des solos de guitares électriques (joués en playback ?). Peaches vient rompre avec la monotonie vestimentaire de la plupart des groupes de rock indé un peu trop sage, et ressemble à un visionnage du Scarface de Brian De Palma en plein milieu d’une rétrospective d’Eric Rohmer. Pourtant, au milieu de ce show réglé jusque dans la moindre touche de gloss autour des lèvres, Peaches se fait plus fragile, sur le superbe Lose You, évoquant le chant surréaliste de Kate Bush. Cette apparente vulnérabilité au milieu de toute cette maestria restera l’une des images fortes de ce festival. On part alors se reposer pour se préparer à une dernière journée qui s’annonce plus calme …

Par Mathieu

Article publié sur le site Indiepoprock.net

Le plein de Myspace à écouter :

The Present

Forest Fire

St Vincent

Papercuts

The Kills

Peaches

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