Jeudi 28 Octobre, j’attends devant La Machine, à côté du Moulin Rouge, je n’aime décidément pas cet endroit, qui veut mélanger la vulgarité du cabaret parisien et la salle de concert rock. J’entre enfin. Passons sur les deux premières parties, Team Ghost, un groupe de rock français qui sort les grosses guitares et sonne parfois comme le Placebo des mauvais jours ; ainsi que John Wiese, qui fait pas mal de bruits juste avec son laptop et une table de mixage.
J’arrive enfin devant la scène, un peu sur la gauche, en hauteur, une place savamment cherchée ; avant que les Liars ne débarquent sur scène. Angus Andrew débarque en sautant et dansant, Julian Gross martèle une rythmique répétitive, précise et tribale, Aaron Hemphill commence à triturer quelques sons bruitistes sur sa Fender Jazzmaster blanche : la première impression est bonne, je sens que je vais en prendre plein les oreilles. Le groupe a gagné en volume sonore, un bassiste plutôt présent vient torpiller nos oreilles dans les basses-fréquence, et un guitariste, plutôt inutile, ajoute quelques déflagrations noisy par moment.
Les Liars ne nous lâchent pas de tout le set, naviguant entre quelques passages ambiants où Angus joue de son égo pour capter la foule, avant que le groupe envoie la grosse saucée bruitiste, quelques parts entre les expérimentations No-Wave et les rythmes dansants du Post-Punk. Deux rappels, dont l’un juste en trio, comme au début du groupe, et l’évidence saute aux oreilles : ce concert était une grande tuerie, les Liars étant bien plus à leur aise ce soir que sur la scène de la Route Du Rock, quand je les avais vu en août dernier. Dehors, il fait froid, j’enlève les bouchons de mes oreilles, triste retour à la réalité, il faut chercher un taxi pour rentrer …
Dimanche 31 Octobre, je me rends au Café de la Danse pour aller voir Laetitia Sadier en concert. Dehors, je vois des enfants partout, habillés en fantôme, en Dracula ou en sorcière, saleté d’Halloween … Je m’installe tranquillement, puis un joueur de guitare dont j’ai oublié le nom, présenté par un musicien de Mice Parade, vient nous montrer l’étendu de son talent lorsqu’il joue du picking. Deux morceaux, un premier plutôt démonstratif et un second plus hypnotique et puis ça s’arrête.
C’est au tour de la belle Silje Nes qui vient jouer du joli folk tout mignon, tout précieux, toute seule à la guitare, accompagnée d’un violoniste et d’un batteur multi-instrumentiste, option glockenspiel et petit synthétiseur, tout tient dans un sac à dos, on peut tranquillement jouer dans la maison. La musique de Silje Nes s’écoute et se regarde sans déplaisir, c’est bien ficelé, mais ça manque parfois d’originalité. Je finis tranquillement mon verre de vin …
Laetitia Sadier arrive enfin sur scène, toute seule, équipée du Gibson SG pour droitier (contrairement à la photo de mon post où elle joue d’une Fender Mustang), arrangée pour l’ancienne chanteuse de Stereolab qui est gauchère. Libérée des contraintes rythmiques et répétitives de son ex-groupe, la voix de Laetitia Sadier prend de l’ampleur, vagabonde, voyage, et véhicule comme une forme d’exubérance un peu folle et plus que salvatrice en ces temps ultra-raisonnables. Je ne comprends pas trop son allusion à l’interdiction d’un disque de Brigitte Fontaine par notre cher président, mais peu importe, le set de Laetitia Sadier est fabuleux, et il lui suffit juste de quelques accords Velvetien pour capter l’attention de toute la salle … A la fin du concert, elle fait appel à deux musiciens de Mice Parade, pour l’accompagner à la basse et à la batterie pour One Million Year Trip, puis ça s’arrête là. C’était très bien, c’était visiblement la dernière date de la tournée, tout le monde semblait très détendus et nous aussi …
Le coup de fatigue, je repars un peu honteusement sans avoir vu Mice Parade. Après il faudra s’organiser pour trouver un prochain concert à voir, peut être The Ex le 16 Novembre …
Par Mathieu
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