Destruction de ce qu’il reste de ta vie privée après avoir été enfermé méthodiquement au fond d’une cave, où, enchainé, tu écoutes en boucle le carnage terrifiant de la basse slappée.

Torture mentale infligée à coups de patterns rythmiques sortis tout droit de l’esprit malmené d’un musicien se cachant derrière un masque grotesque qui ferait presque peur au plus aventureux de tes enfants.

Extermination violente de ton quotidien quand débarque subitement le bruit concassé de la perforation de ton cerveau à grand coup de baguette en bois.

Saignement de ce qu’il reste de tes pauvres oreilles par le son de la basse déformé via une ribambelle de pédales de distorsion post-apocalyptiques.

Torrent de violence lors de l’écroulement de la maison, quand les pierres s’amoncellent et le sol s’enfonce alors que l’on reste au milieu des décombres à écouter les dernières notes de tapping.

Génocide ultra-violent lancé contre le département à la force du poignet qui se brise sur la caisse claire dans un craquement mou et pathétique.

Terreur généralisée dans les milieux autorisés quand la désorganisation gagne sur tous les terrains à grand coup d’anarchie acoustique fomentés par des terroristes sonores dont l’unique but est d’entretenir cet acouphène qui t’empêche toujours de dormir.

Jets de cannettes de bière à l’arrière du public tandis que le premier rang se lance dans un headbang biscornu pendant que le duo joue comme si c’était les premiers jours d’une dystopie insoutenable.

Perte soudaine des sens pour se retrouver complètement déséquilibré, comme une vieille ruine désaccordée par l’usage trop insistant de cette musique qui rend fou par l’usage insistant de la batterie et de riffs de basse.

( ♫) Lightning Bolt – Over The River And Through the Woods

Mathieu