Dimanche 27 Mai, j’emmène la petite famille au parc de la Villette, il y a des concerts gratuits dans le cadre du festival Villette Sonique. Nous faisons environ une heure de métro, nous traversons tout Paris. Il fait chaud et nous sommes un peu fatigués. Heureusement, nous trouvons un coin d’ombre devant la scène. Il y a un petit air frais qui arrive par moment. Je prépare mon appareil photo car dans quelques minutes, Mudhoney arrive sur scène.
Nous sommes en 2012 et Mudhoney existe toujours, ça tiendrait presque du miracle. Je pense à tous ces groupes échappés des années 90, certains ont disparus, d’autres se sont reformés, parfois pour faire de bons disques. Et puis je me rappelle que Mudhoney ne s’est jamais vraiment séparés, malgré quelques pauses entre les disques. « Under A Billions Suns » et « The Lucky Ones » sortis quasiment dans l’indifférence en 2006 et 2008 sont deux honnêtes albums que j’aime bien réécouter de temps en temps, ils ne font pas hontes aux classiques que sont « Superfuzz Bigmuff » et « Mudhoney ». Alors cet après-midi, je ne cache pas mon impatience en attendant l’arrivée du groupe de Mark Arm sur scène.
( ♫ ) Mudhoney – When Tomorow Hits (capté à l’ombre, sous la passerelle qui traverse le parc de la Villette)
Sur scène, Mudhoney est assez conforme à l’idée que je m’en faisais, deux guitares gavées de distorsion (la fameuse Big Muff Py , bien évidemment) une basse bien trapue et un batteur diablement efficace. Ca navigue entre rock garage, punk et jam vaguement psychédélique. Malgré un démarrage un peu fatigué, j’accroche vraiment quand le groupe ralentit ses compositions, laissant venir doucement toutes les vertus narcotiques de leur musique gavée de fuzz. Sous le soleil, je prend quelques photos.
Mudhoney ressort quelques titres du passé avec un Touch Me I’m Sick qui retrouve, sur la fin du set, de cette énergie punk qui anime encore un peu le groupe, et puis il y a les atmosphères de lendemain de cuite de When Tomorow Hits et enfin The Lucky Ones, un morceau issu du dernier album, en forme de manifeste honnête à ce groupe qui est encore là, qui a survécu et qui tient encore le coup, tant bien que mal, depuis presque vingt-cinq ans.
On repart, je passe voir quelques labels et je repars avec deux vinyles. Il faut de nouveau traverser Paris pour rentrer. Il fait chaud, on est fatigué. Ma fille de six ans aura le dernier mot de ce concert nostalgique et rétro : « c’est du rock ça, papa. C’est bien mais c’est fort. »
( ♫ ) Mudhoney – The Lucky Ones (capté à l’ombre, sous la passerelle qui traverse le parc de la Villette)
Texte, photos et bootlegs (effaçables sur demande) par Mathieu Gandin
on s’y est peut être croisés 🙂
http://500px.com/elian/stories/39165/mudhoney-live-avillette-sonique-in-paris-may-2012
Sûrement, en regardant l’angle de tes photos, il me semble que j’étais en face.