Les morts défilent devant mes yeux dans une étrange danse macabre et grotesque. Je sens venir en moi une vieille angoisse restée trop longtemps enfouie au fin fond de mon subconscient. Le vent souffle, je sens le froid dans mes entrailles. Alors j’écoute la guitare bizarrement accordée et le chant chaotique pour oublier. C’est chaotique tout ça, comme mon existence en ce moment. Personne n’a lu. Personne n’a pris le temps d’écouter. Personne n’a regardé. Tout a été ignoré. A quoi bon s’en contrarier. Je suis ressorti sous la fine pluie. J’ai allumé une cigarette et j’ai marché dans la nuit. Il n’y a rien d’important à tout ça.
Les gens me regardent étrangement. Il y a ceux qui écoutent, il y a ceux qui ont décroché, il y a ceux qui se sentent un peu pris en otage et il y a ceux qui sont dedans. Il y a une petite guitare acoustique et un ampli qui sort des sons particulièrement distordus quand on se met à jouer du finger picking. Le chant est habité mais il surprend, et les textes sont douloureux. Il y a une drôle de rythmique et les phrases mélodiques deviennent bruitiste. J’ouvre les yeux. Les gens prennent de photos. Je fais un pas de côté. Les gens prennent un thé d’un air détaché. Les rues sont désertes et il fait froid. J’enfonce mes mains dans les poches et je m’arrête en plein milieu de la route boueuse. Je reste là, à fixer les affaires du Diable …
( ♫) Richard Dawson – The Vile Stuff
Mathieu