Vendredi 27 septembre, le RER C annule un train et je suis obligé de prendre le métro, ligne 12, 4 puis 5 pour arriver, enfin, à la Villette. Je suis en face de la Cité de la Musique, le soleil finit de se coucher. Je traverse la voie pleine de pavés. Je monte sur les passerelles. Je descends les escaliers. On fouille mon sac. Et me voilà dans l’obscurité du Trabendo à écouter Basic House.
Je m’appuie sur l’une des rambardes, je sens que le rythme de mes battements de cœur est en train de ralentir doucement. Je ferme les yeux et j’entends les ambiances atmosphériques de Basic House, qui, seul sur scène, module ses effets et déclenche quelques samples. Les basses sont plus fortes, la rythmique s’accélère. Je rouvre les yeux, les effets de lumières sont un peu plus épileptiques. J’aime un peu moins quand ça veut nous faire presque danser, même si je hoche mécaniquement la tête au son des basses. Basic House finit par un long bourdonnement, je l’aurais trouvé presque parfait si les types à côté de moi ne s’étaient pas mis à parler …
( ♫) Forest Swords – Miarches (Bootlegs)
Je mange un bagel végétarien hors de prix et je croise François. On discute de groupe de Black Metal et du prochain groupe, Forest Swords. On retourne dans la salle, Matthew Barnes est sur scène. Il manipule des sons ambiants, il enclenche des rythmiques lentes et il chante parfois d’une voix légèrement déformée par un étrange delay. Il est accompagné d’un bassiste qui joue des lignes mélodiques qui me rappellent celles de Jah Wobble. Elles donnent un côté dub à l’ensemble que je ne trouve pas désagréable. Et quand Matthew Barnes prend une guitare électrique pour jouer Miarches je suis content d’avoir déclenché l’application d’enregistrement de mon téléphone portable …
Je prends un verre et Oneohtrix Point Never est déjà sur scène. Des animations qui m’évoquent de la modélisation sous 3DSMax sont projetées sur un écran pendant que Daniel Lopatin bidouille un ordinateur et un séquenceur. La moitié du public a l’air de s’ennuyer et l’autre semble rentrer dans un état d’hypnose avancée. En ce qui me concerne je ne sais pas trop où me placer, juste au moment où je me dis que tout cela ressemble à une vaste escroquerie, Daniel Lopatin enclenche sur son séquenceur un sample qui semble m’évoquer un son, une ambiance, un vague souvenir de mon enfance qui me plonge dans une intense nostalgie. Et c’est comme ça pendant presque une heure.
23h45, je suis rentré chez moi, alors que je m’écroule sur mon lit, je me demande encore quel logiciel pouvait bien utiliser le type qui accompagnait Daniel Lopatin …
( ♫) Oneohtrix Point Never (Bootleg)
Texte, mauvaises photos et booltegs par Mathieu Gandin