Mardi 29 Mai, je sors du boulot pour traverser une partie de Paris. Dans le métro, je suis encerclé par une horde de personnes qui portent des T-Shirts Metallica, Rage Against The Machine, ou encore Pearl Jam. Ce soir, il y a du monde pour le retour de Soudgarden au Zénith. Mais ce soir je vais surtout voir, en couple, Peaking Lights, Julia Holter et peut être Dirty Three au Trabendo, dans le cadre du festival Villette Sonique.
Nous attendons sur la terrasse avant de rentrer tranquillement dans la salle, où le public est encore très clairsemé. Je passe au stand de merchandising récupérer un vinyle du « 936 » de Peaking Lights, dont je repoussais l’achat sans trop savoir pourquoi, alors que ce disque est excellent. Sur la scène, il y a un Nord Electro 3, une batterie et un violoncelle. La lumière s’éteint et voici que Julia Holter arrive sur scène, accompagnée de deux autres musiciens.
Sur disque, j’avoue ne pas avoir complétement accroché aux ambiances diaphanes de Julia Holter, que je réduisais, un peu rapidement, à une sorte de décalque 2012 de Kate Bush. Une erreur. Ca devait venir du temps que je n’ai pas pris pour écouter convenablement « Ekstasis ». C’est mieux de le faire tard le soir, où on peut enfin sentir le temps reprendre son cours, loin de l’agitation de la journée. En regardant la scène, je me laisse doucement emporter par l’atmosphère qu’évoquent les compositions de Julia Holter, qui ne sont pas sans me rappeler celles de Julee Cruise, lorsqu’elle chante dans la salle des fêtes de Twin Peaks. J’ai l’impression d’être Kyle Maclachlan et je m’apprête à voir apparaître un géant sur scène qui me dirait « It is Happening again. »
( ♫ ) Julia Holter – Für Felix (capturé devant la scène)
Nous retournons nous asseoir. Je regarde les quelques photos prises maladroitement avec mon téléphone. Sur scène Peaking Lights, en couple sur scène et à la ville, installe un immense séquenceur à K7. Aaron Coyes s’installe derrière sa table de mixage et je sens déjà mon corps vibrer grâce aux basses fréquences émises par des samples dont les accents répétitifs font conjuguer psychédélisme et dub. Indra Dunis y chante d’une voix chargée en réverbération, accentuant encore plus le caractère lysergique de cette musique, ici accompagnée d’images projetés sur scène, dont le caractère rétrofuturiste donne une certaine idée de l’année 2012, telle qu’elle aurait pu être imaginée en 1982. Le set de Peaking Lights est immense et je ne peux empêcher mon corps de se déhancher. Il est un peu fatigué mais il répond plutôt bien à ces vibrations synthétiques.
( ♫ ) Peaking Lights – All The Sun That Shines (capturé devant la scène)
Et puis la fatigue guette. Elle s’abat sur nos épaules au moment où Dirty Three arrive sur scène. Cette fois-ci la salle est bien pleine. Warren Ellis nous raconte des blagues lourdes pour haranguer le public. Ca nous gave, nous ne tenons pas plus d’un morceau. On sort, il est tard, et nous avons encore tout Paris à traverser en métro pour rentrer chez nous …
( ♫ ) Peaking Lights – Dream Beat (Un nouveau titre, capturé toujours devant la scène)
Cette soirée avait l’air d’être très sympa, tout comme cette édition du Festival remplie de temps forts ;
25 mai: MF Doom + Shabazz Palaces+ Flying Lotus
26 mai : Egyptology / Ariel Pinks Haunted Graffiti / R.Stevie Moore / The Field et Mouse On Mars, tous ça gratos, l’hallu’ !!
27 mi ; I: CUBE / Mudhoney…..toujours gratos !!! La soirée au Trabendo avec Chris & Cosey + Ital…
Julia Holter, je connais peu. Mais j’adore Peaking Lights, surtout “936′ (une des meilleurs prod’ Not Not Fun 2011). Ce néo-dub-psyché aux zébrures noisy lysergiques et hypnotiques est excellent. Et sur scène, avec des basses massives, ce doit être le trip assuré.
En 2009, sur un autre label, ils avaient déjà sorti un album pas mal aussi mais plus orienté Ambiant-psyché/expérimental, moins dub, “Imaginary Falcons” !!!
A + +
Julia Holter c’est pas mal (finalement) j’aime mieux après l’avoir vu en concert.