On entend une phrase de picking, suivit d’une deuxième, et puis c’est au tour de la voix fragile de Mark Kozelek. Elle est toujours enveloppée d’une légère réverbération, ça fait bien ressortir ce sentiment de mélancolie que l’on a toujours en écoutant ce titre. Quand les cordes se déploient sur le second couplet, on sent venir un souffle supplémentaire. Summer Dress, si on fait attention aux paroles, on est plutôt dans quelques choses d’assez simple, une fille qui marche, habillée d’une robe d’été, qui se démarque du reste du monde et qui semble taper dans l’œil de Kozelek. On est peut être à San Francisco, c’est sûrement l’automne et il fait encore soleil.

( ♫ ) Red House Painters – Summer Dress

La voix semble survenir du néant. J’aime bien la tessiture assez grave de Bill Callahan devenue plus forte depuis. Mais là, sur ce titre, I Break Horses, l’assurance se fait moins grande et ça reste d’une précieuse beauté. Je crois qu’il avait écrit ce morceau pour une amie, pour lui dire que le type avec qui elle venait de coucher, et bien il y a fort à parier pour qu’elle ne le revoit pas, que ce n’est pas la peine d’attendre son coup de fil. J’ai dû écouter un paquet de fois ce titre lors de quelques soirées pluvieuses, et à chaque fois je reste ébahi devant la force de ce titre porté juste par quelques accords de guitare acoustique …

( ♫ ) Smog – I Break Horses

Il y a ce titre de Palace, I Send My Love To You, où l’on entend Will Oldham déclamer ce texte où il semble envoyer tout ce qu’il lui reste à une ex-petite-amie. La voix fatiguée, il joue sur sa guitare acoustique en gratouillant quelques accords approximatifs, le morceau donne l’impression d’avoir été enregistré dans le salon. Il y a aussi ses frères Paul et Ned qui jouent sur d’autres titres de « Days In The Wake », disque idéal pour les jours pluvieux d’automne et de ces quelques moments de défaites qui nous accompagnent au cours de notre vie …

( ♫ ) Palace – I Send My Love To You

Par Mathieu