A l’écoute du dernier album de Slayer je me voyais déjà sortir tout un vocabulaire de l’autodestruction pour accoucher d’un carnage bien senti sur papier. Et puis finalement non. J’ai beau écouter ce disque en boucle chaque jour dans mes nouveaux trajets matinaux, le cœur n’est pas trop à l’ultraviolence en ce moment. Et pourtant, alors que je n’en attendais pas grand-chose, il faut bien reconnaître que l’ensemble des riffs de « Repentless » sont en train de créer une crampe au niveau de mon cou à force de secouer ma tête dans tous les sens. Le déferlement de guitares que l’on peut entendre sur Repentless, Take Control et Vices fait assurément partie de ces trucs imparables qui rappellent les disques de métal que j’écoutais à l’âge de quinze ans. Et rien que pour ça, tu devrais, toi aussi, écoute un peu plus souvent « Repentless ».
Depuis le tragique décès de Jeff Hanneman et le nouveau départ de Dave Lombardo, le groupe me donne l’impression de se resserrer dorénavant autour de Kerry King – qui joue plus que jamais un nombre incalculable d’accords râpeux – et Tom Araya dont le chant vous attrape une fois de plus à la gorge. Alors oui, le temps a fait son œuvre, la plupart des titres de « Repentless » sont tellement bourrins qu’ils me font penser avec bonheur à un troupeau d’éléphants en train de débarquer dans une grande bijouterie mais le plaisir d’écoute est tellement immédiat qu’on oublie rapidement ces considérations. Epoque oblige, Slayer joue un peu moins avec l’imagerie des tueurs en série et un peu plus sur ce monde qui semble approcher de la fin. Sur When The Stillness Comes, j’ai l’impression que l’ambiance se calme un peu, on entend enfin la basse menaçante d’Araya. Une pause de courte durée au milieu de ce disque qui m’aura plusieurs fois sauvé ces dernières journées …
( ♫) Slayer – When The Stillness Comes
Mathieu