« Back To Land », le dernier album de Wooden Shjips, n’apporte rien de nouveau mais qu’est-ce qu’il est bon à écouter. J’étais dans le métro, fatigué et j’écoutais ce disque. C’était le matin, il y avait du monde qui avançait, j’étais un peu perdu au milieu de toute cette torpeur. A la place de ça, je me voyais plutôt allongé sur le canapé, les yeux perdus à bloquer sur un soleil éblouissant et psychotropique, le cerveau cramé par les nappes d’orgue, la furieuse répétition de riffs de guitare et la basse saturée par une fuzz sale.
J’aime bien la guitare acoustique que l’on peut entendre sur These Shadows. Pleine de fuzz, la basse vous cartonne les neurones et l’orgue achève les dernière liaisons nerveuses de votre cerveau. La batterie est répétitive et puis il y a ces quelques accords joués en acoustique. Ca reste discret mais ça vous change un morceau. C’est le genre de petit détail mélodique qui accroche au milieu de toute cette électricité. Et puis il y a le petit solo à la cool, une phrase de guitare qui ponctue les couplets, plein de drogues, chantés par Ripley Johnson. On n’est pas loin de certains titres de Spacemen 3. Taking Drugs To Make Music To Take Drugs To qu’ils disaient, on pourrait presque dire la même chose pour Wooden Shjips.
La guitare acoustique revient sur Everybody Knows. La chanson est un peu plus pop que les autres. Une parfaite conclusion pour un album presque parfait. Il y a dans ces huit morceaux deux ou trois idées musicales qui me font oublier les tracasseries du quotidien et si je m’écoutais, je crois que je finirais par errer de rue en rue, le regard ailleurs, la tête cachée sous la capuche de mon manteau, le casque sur les oreilles à écouter en boucle les compositions puissamment narcotiques de Wooden Shjips. Ca m’est arrivé l’autre jour à Lyon et ça sonnait un peu comme un retour au pays …
( ♫) Wooden Shjips – These Shadows
Mathieu