On est venu me rendre visite aujourd’hui. Ca m’a fait plaisir, d’autant plus que le repas était meilleur que d’habitude. On s’est ensuite promené dans le jardin. C’était l’automne, il faisait encore beau malgré un petit vent frais. Je ne sais plus bien pourquoi je me suis retrouvé là. De temps en temps on m’autorise à fumer une cigarette ou deux. Je peux écouter un peu de musique. C’est tout ce qui me reste et c’est tout ce dont j’ai besoin. Il y a des fois où je me demande pourquoi et puis je me rappelle que tout ce que je voulais faire c’était écouter le son de la basse et de la guitare …
Maintenant je marche le long du boulevard des Maréchaux. Je passe sous une rampe qui mène jusqu’au périphérique. J’arrive en proche banlieue. Il fait froid, je remonte ma capuche sur la tête, j’enfonce mes mains dans mes poches. Il fait nuit, les lumières sont faiblement allumées, les rues sont désertes, il y a bien longtemps que les gens sont rentrés chez eux. J’ai renoncé sur beaucoup de points mais pas complétement. Je consigne ce qui m’arrive sur un carnet. D’étranges mélodies sortent de certains replis de mon esprit. Les décrire ne vous apporterait pas grand-chose. Et puis finalement pourquoi pas. La boite à rythme martèle sommairement dans nos crânes. La basse ronfle et sature jusqu’à vous étouffer. Au cas où vous vous le demanderiez, la guitare serpente à divers endroits, et en particulier dans ce recoin méconnu de votre cerveau …
Mathieu
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