Vendredi 20 mars, je fredonne « Dream of the nineties is alive in Portland » le boulot me fatigue et j’ai les yeux qui piquent à cause de la pollution. Pour me changer les idées je pars faire un tour du côté des magasins de musique de la rue de Douai. Ce soir, il y a Sleater-Kinney qui passe à la Cigale – dont l’excellent « No Cities to Love » tourne en boucle chez moi depuis le début de l’année – je me devais d’aller enfin les voir sur scène. Apparu au milieu des années 90, les quadras de Sleater-Kinney font partie de ces groupes qui vieillissent bien – Carrie Brownstein est drôle dans Portlandia et le premier album de Wild Flag sorti en 2011 était bien – dont les concerts sont souvent plus excitants que ceux de certains groupes plus récents. Quand j’arrive dans la salle de concert, je me dis que je ne dois pas être le seul à le penser, une foule de personnes visiblement amoureuses de Carrie Brownstein est déjà là à attendre …
( ♫) Sleater-Kinney – Surface Envy (Bootleg)
Black Yaya alias David-Ivar Herman Düne joue en première partie et ça fait un moment que je ne l’avais pas vu seul sur scène (la dernière fois, ça devait être en 2006 au Pop In en ouverture de l’open-mic du dimanche soir). Que reste-t-il d’Herman Düne ? André s’occupe son projet solo Stanley Brinks et Neuman fait du krautrock chez Zombie Zombie. David-Ivar s’est renommé en Black Yaya et joue de belles chansons folks. Ce soir, la formation est en duo, il y a une guitare acoustique et une basse. Tout est ici joliment dépouillé et bien plus beau que sur disque, je trouve. Lo & Behold coule tranquillement et quand, au cours d’un dernier titre, une fuzz se déclenche, je me dis que Black Yaya pourrait tout aussi bien faire une moitié de concert acoustique et une autre électrique que ça me dérangerait pas …
( ♫) Black Yaya – Lo & Behold (Bootleg)
Il faudra bien quatre titres pour que le concert de Sleater-Kinney prenne son envol, et en particulier pour que la voix de Corin Tucker se lâche un peu pour se mettre à hurler d’une rare puissance. Les titres de « No Cities to Love » s’enchainent dans une immense efficacité, c’est bien mais j’avoue attendre avec impatience des titres plus anciens. Il y a aura dans un premier temps l’immense The End of You où les voix et les guitares de Corin et Carrie jouent parfaitement en contrepoint. Il y aura ensuite Entertain, cette fois-ci c’est Carrie qui démarre avec un chant plus tendu, puis c’est Corin qui arrive en force au deuxième couplet. L’intensité mélodique de ce titre me file toujours autant la chair de poule. Une heure vingt de concert plus tard le groupe entame son premier rappel avec Dig Me Out et la foule est à genou devant les Sleater-Kinney.
( ♫) Sleater-Kinney – Entertain (Bootleg)
Deuxième rappel cataclysmique avec I Wanna be your Joey Ramone, et je ne n’arrête plus de hocher la tête compulsivement. C’est fini, je me retrouve dehors, mon multipiste est dans ma poche, j’ai enregistré tellement de titres qu’il va me falloir des heures demain pour faire le tri …
( ♫) Sleater-Kinney – Dig Me Out (Bootleg)
Textes, Bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin
bonsoir,
Je m’appelle Iacopo Accinni. merci pour ton article. vraiment super. et je crois que tu as prouve les memes emotions que moi au concert des Sleater-Kinney.
j’aimerai te demander un plaisir.
j’aimerai vraiemnt trouver le bootleg du concert (both black Yaya e slater Kinney comme souvenir)
tu peux m’aider???
cordialement
Iaocpo Accinni
Et bien je ne sais qui a pu tout enregistrer …