On entend une ligne de basse, une rythmique minimaliste, des voix mixées pour que l’on distingue brièvement ce qu’elles disent, un synthétiseur qui joue quelques nappes bourdonnantes.
Les deux types sont sur la plage. Je suis face à eux. Je leur montre le revolver et nous nous mettons à rigoler. Je mets une balle dans le barillet et je tourne. J’appuie trois fois sur la gâchette.
« Jouons à pierre/feuille/ciseaux ! Vous être prêts, attention … shifumi ! »
« Pierre »
« Feuille »
« Feuille »
« La feuille recouvre la pierre, t’as perdu ! »
Je pointe le pistolet en direction du perdant.
« Eh, non, mais arrête … »
Clic. Pas de coup de feu.
« Allez rejouons ! shifumi ! »
« Ciseaux »
« Pierre »
« Pierre »
« La pierre casse les ciseaux, t’as perdu ! »
Je pointe de nouveau le pistolet en direction du perdant.
« Une chance sur deux, non, pitié non !!! »
( ♫) Oneohtrix Point Never – Americans
Clic. Pas de coup de feu.
« Rejouons ! shifumi ! »
« Ciseaux »
« Ciseaux »
« Feuille »
« J’ai perdu, la feuille se fait couper par les ciseaux »
Je pointe le pistolet en direction de ma tempe.
« Non, mais arrête ce n’est qu’un jeu idiot, c’est le dernier … Il y a une … »
J’esquisse un grand sourire. J’appuie sur la détente
Clic. Pas de coup de feu.
Je rigole un bon coup. Le flingue n’était pas chargé.
Les deux autres types me disent que je triche.
L’autre jour on se promenait sur la plage. Il s’est mis à pleuvoir, alors on est allé s’abriter sous un palmier. Comme ça, sans crier gare, tu as enlevé ton t-shirt puis nous nous sommes retrouvés nus tous les deux. Ce moment était très beau et j’aimerais ne jamais l’oublier.
Je ne sais pas pourquoi les compositions de Daniel Lopatin m’ont donné envie écrire ça. Ah moins que ce ne soit des réminiscences fantômatiques du Sonatine de Kitano. Oneohtrix Point Never me fait parfois penser à la musique de Joe Hisaishi (Ne me demandez pas pourquoi …)
( ♫) Oneohtrix Point Never – Problems Areas
Mathieu
Salut, ça fait un petit moment que je n’étais pas venu ici, chez toi.
Daniel Lopatin, ultra prolifique producteur/créateur d’univers sonique, a un truc en plus par rapport à tous ces artistes du revival Synth/Drone/Ambient. C’est sous son pseudo Oneohtrix Point Never qu’il revient ce mois-ci, et signé sur le mythique label Warp.
Moi qui ai beaucoup scotché à l’époque sur le cinéma de Kitano, je n’avais jamais fait la connexion entre la musique de Oneohtrix Point Never et de Joe Hisaishi.
Bref, ce “R Plus Seven” est plus Abstract, pleins de glitch, craquements en tous genre. Un disque complexe mais passionnant.
A +
D’ailleurs on vient de rééditer quelques vieux disques de Daniel Lopatin et il va falloir que j’aille écouter tout ça …