Depuis quelques semaines, j’écoute chaque matin « Ecliptic Plane » d’Aidan Baker. Ce n’est probablement pas l’album le plus entrainant qui soit mais je vous recommande l’expérience au moins une fois, ne serait-ce que pour se laisser tranquillement emporter par ces nappes de guitares bourdonnantes construites à partir de je-ne-sais-quelles pédales d’effets. La douceur de ces compositions s’accorde assez bien avec les quelques rayons de soleil qui viennent lentement se poser sur mon visage quand je marche dans le froid en remontant cette vieille rue parisienne. Sur Heliosphere, on entend une sorte de flux et reflux, quelques boucles de guitare et de long drones, je n’ai rien trouvé de mieux à écouter quand tant d’autres personnes sont en train de dormir en paix.
J’avoue m’être plusieurs fois perdu dans la discographie d’Aidan Baker. La première fois c’était avec « Green & Cold », je crois. Il chantait encore d’une voix lointaine qui n’était pas sans m’évoquer quelques vieux disques de slowcore. Les voix seront encore là sur « As I Walked on Dead Earth » et « Mountains Sweat Clouds », comme perdues au milieu des ruines d’un ancien monde civilisé, mais elles ont bel et bien disparues aujourd’hui sur « Ecliptic Plane ». Il ne reste plus que des ambiances cotonneuses dans lesquelles il convient de s’abandonner avec bienveillance, ne serait-ce que pour retrouver une certaine notion du temps présent et de son ralentissement progressif. Un type en costume trois-pièces plutôt pressé me dépasse. Le bruit des klaxons se fait de plus en plus insistant. Je sors progressivement de cette bulle sonore. J’enlève mon casque de mes oreilles, retour à la réalité.
( ♫ ) Aidan Baker – Heliosphere
Mathieu