Lundi 18 Avril, je me réécoute « No Song, No Spell, No Madrigal » dans le métro en sortant du travail. Ce soir, The Apartments et Jim Yamouridis jouent au Café de la Danse, et c’est l’occasion pour moi d’enfin voir Peter Milton Walsh sur scène, jusqu’à aujourd’hui les occasions ont été malheureusement plusieurs fois repoussées jusqu’aux calendes grecques, les groupes australiens ne passent pas souvent sur Paris – A ce propos si un tourneur pouvait trouver une salle parisienne pour Robert Forster, il aurait toute ma sympathie – et la fatigue du quotidien n’aide pas toujours. Une fois assis, la soirée démarre tranquillement avec Jim Yamouridis. Le guitariste qui l’accompagne n’hésite pas à sortir quelques sons ésotériques de sa Fender Telecaster, tandis que le saxophoniste nous jouent de nombreux bourdonnements qui passent allègrement de l’excitation free à l’ambiant hypnotique. Je reste suspendu par ces phrases de finger-picking, cette voix grave qui n’est pas sans évoquer Leonard Cohen, et je me dis qu’il va falloir que je ressorte mon disque de « Into The Day » pour l’écouter en boucle le reste de la semaine.
( ♫ ) Jim Yamouridis – The Dirge (Live)
C’est une formation intimiste, resserrée autour Peter Milton Walsh qui joue ce soir. Il y a Natasha Penot au chant – elle officie aussi au synthétiseur, au tambourin et au mélodica – et Antoine Chaperon à la guitare électrique (demi-caisse). Ces deux-là accompagnent le songwriter de The Apartments depuis la reformation du groupe il y a huit ans. Après quelques titres issus de« No Song, No Spell, No Madrigal » le trio enchaine sur des compositions qui approchent maintenant la trentaine d’années, en piochant allègrement dans « The Evening Visits … And Stays for Years » et « Drift ». L’interprétation de Peter Milton Walsh transporte toute la salle avec ce mélange de classe, de fragilité et de pudeur, et j’avoue avoir du mal à retenir une larme à l’écoute du superbe Twenty One joué en fin du concert. Mais plus que ce morceau à la fois terriblement sincère et magnifiquement écrit, c’est avant tout l’évocation de tout un pan de la pop-music australienne qui se joue ce soir et il n’en faut pas plus pour me rendre heureux.
( ♫ ) The Apartments – On Every Corner (Live)
Texte, Bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin