J’avoue avoir un peu oublié d’écouter les disques de Cass McCombs ces derniers temps. Pour tout vous dire j’en étais resté à « Wit’s End », sorti en 2011, autant dire que ça commence à remonter à loin cette histoire. Mais il a suffit d’une écoute distante des premières notes tranquilles de Bum Bum Bum, placé en ouverture de l’immense « Mangy Love », pour rattraper le retard accumulé depuis cinq ans. Il m’a été difficile de résister à ce sursaut de nonchalance tant ce nouvel album avance avec cette touche de béatitude qui tutoie souvent le génie. En ce qui me concerne, les mélodies languissantes de Opposite House, Medusa’s Outhouse ou encore Switch me donnent la douce impression de me déplacer dans les hauteurs de Laurel Canyon, au volant d’une vieille voiture décapotable alors que le soleil se couche doucement sur la cité des anges.

( ♫) Cass McCombs – Low Flyin’ Bird

Sur Low Flyin’ Bird on entend en introduction une rythmique légère planquée au fond du mix, suivi de quelques lignes de guitares électriques plutôt claires, entre ambiance jazzy et décontraction de fin soirée, ou de début de matinée, c’est selon. Elles ont cette intonation qui tient à la fois du relâchement cool et de la précision maitrisée, un héritage propre à certains artisans du songwriting dont le travail s’approche parfois de l’orfèvrerie. La basse rebondie de partout, elle démarre discrètement avant de prendre le contrôle du morceau, faisant ainsi office de parfait contrepoint à la voix relâchée de Cass McCombs. Sur Cry, il pousse le bouchon encore plus loin avec un orgue électronique assez démentiel et un peu de slap, mais pas ce slap dégueulasse des années 80, juste cette légère percussion qui donne l’impression d’être la plus belle chose qui soit pour aborder le mois de septembre comme il se doit.

( ♫) Cass McCombs – Cry

Mathieu